Sileghem & partners

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Bekaert HQ: un retour aux origines

 

Le leader mondial en transformation de fil d’acier Bekaert était confronté à un choix important pour garantir son futur: soit installer ses bureaux à une nouvelle location, soit renforcer la valeur ajoutée du site existant à Zwevegem. C’est la dernière option qui l’a remporté. Bekaert n’a non seulement choisi de garder son siège au site de naissance de la société, elle a même opté pour un maintien absolu de l’esprit de ce site.

C’est le bureau d’architectes Sileghem & Partners qui a remporté le projet, avec quelques règles de jeu bien spécifiques que Bekaert avait établies sur base de consultations internes. Des bureaux ouverts devaient en effet stimuler la collaboration interne, bien que chacun dût avoir la possibilité de faire un appel ou d’organiser une concertation sans gêner les autres ou sans être gêné par des collègues. De plus, les différentes équipes devaient pouvoir se joindre facilement, malgré les différences de niveau du bâtiment existant et malgré l’addition d’un bâtiment supplémentaire. Pour ce faire, il fallait créer des « charnières » aussi bien horizontales que verticales entre les différents étages des deux bâtiments. Pour l’intérieur, Sileghem & Partners a fait appel au décorateur Patrick Deknock.

 

Lenvironnement du site

Ces dernières années, Bekaert avait son siège à Courtrai, après quoi la société a donc décidé de retourner au site initial à Zwevegem, où elle a toujours gardé ses ateliers de production et un certain nombre de bureaux. Ce site, datant du début du 20ième siècle, a été élargi au cours des années avec des halls de production et avec des bâtiments administratifs. La famille Bekaert résidait initialement au « château », le nœud central du site. À 50 m du château a été construit le premier bâtiment en style néogothique. Au fil des années, ce bâtiment a connu une expansion, avant d’être connecté au « château » dans les années ’60. Le résultat est donc un mélange de constructions dans plusieurs styles et différentes dimensions. Le nouveau plan coupe le château des autres bâtiments, en démolissant la construction des années ’60 et en créant un parc autour. Le nouveau complexe de bureaux a été réalisé en développant une nouvelle construction, pourvue d’une nouvelle entrée, dont le tout devait être connecté au bâtiment existant néogothique. Le résultat devait être un immeuble de bureaux ultra-modernes, tout en conservant et en mettant en valeur les éléments historiques que sont le bâtiment néogothique et le château. A ce jour, Bekaert a terminé la construction du nouveau bâtiment et la rénovation complète des bâtiments néogothiques, alors que la démolition des bâtiments des années ’60 et du parc autour du château est prévue en 2019.

 

Tradition et efficacité vont main dans la main


Les bureaux hébergeront quelque 200 employés, qui auront accès aux dernières facilités ergonomiques avec des bureaux ouverts et des salles de réunion ultra-modernes. À la fois, il fallait que la structure et le caractère du bâtiment existant soient sauvegardés et que la nouvelle construction s’intègre parfaitement au complexe existant. Un réel défi, que Sileghem a accepté avec plaisir et qu’ils ont achevé avec succès, tout en utilisant des matériaux simples et en respectant les restrictions budgétaires. Le bâtiment original, un complexe en style néogothique qui a connu deux extensions au cours du siècle précédent et dont les étages se caractérisent par des différences de niveau. Les gros piliers en béton au rez-de-chaussée témoignent de l’âge du bâtiment et ont été sauvegardés, voire mis en valeur par l’architecte en tant qu’élément essentiel de la salle d’accueil. Le tout résulte en un jeu permanent entre des éléments modernes et classiques, comme les pastels, par exemple, qui offrent une alternance légère aux lourds éléments industriels. Autre preuve de ce jeu constant entre la tradition et la modernité est démontrée par l’un des escaliers qui se positionne de manière tourné vis-à-vis des autres escaliers du hall et vis-à-vis du bâtiment même. Une construction qui a permis à l’architecte de connecter une grande partie des différences de niveau entre les parties du bâtiment, mais qui souligne aussi l’interaction entre la tradition et la modernité.

À première vue, on pourrait penser que des bureaux ouverts modernes soient difficiles à intégrer dans la structure industrielle du bâtiment, avec ses larges colonnes. Toutefois, l’architecte a réussi à positionner les « cabines » de réunion et les armoires en fonction de ces colonnes, permettant à la fois de « cacher » tous les inconvénients d’ un bureau ouvert (l’acoustique, le manque d’endroits privés ou de pièces séparées…).

En face de ce « vieux » complexe a été réalisé un deuxième bâtiment. Bien qu’il s’agisse d’une toute nouvelle construction, elle reprend le caractère authentique du reste du site. Le rez-de-chaussée est réservé au parking, qui ne se trouve donc pas en souterrain afin de limiter les coûts du projet. Grâce aux piliers verticaux extérieurs en acier Corten, qui couvrent également une partie du bâtiment de réception entre le « vieux » et le nouveau bâtiment, le parking n’est guère visible.La structure en béton avec des colonnes en champignon s’applique sur tous les étages, du rez-de-chaussée au second étage. Ces colonnes-ci coupent les espaces en parties mais font à chaque fois partie intégrale de la structure des bureaux ouverts, soulignant la fonctionnalité rationnelle de l’architecture.

L’entrée de l’ensemble se trouve au fond du terrain, dans un bâtiment connectant les deux autres. À part sa fonction de réception, cette construction doit également connecter les deux autres structures l’une à l’autre, une double fonction qui se réalise parfaitement grâce à sa transparence absolue, vers l’extérieur comme vers les deux autres constructions. Au niveau de l’entrée, le visiteur est accueilli par de grands vitrages et voit le parc derrière par les mêmes grands vitrages. D’ailleurs, le sol et la façade sont identiques à l’intérieur qu’à l’extérieur. La construction de réception permet également une connection transparente entre les deux bâtiments, aussi bien au rez-de-chaussée qu’aux étages. Du côté du bâtiment initial, l’on arrive immédiatement dans l’espace lounge, le restaurant des employés et l’espace événements où se déroulent des présentations ou l’accueil de visiteurs du showroom au premier étage. Vu la grande transparence de cette structure de « connection », chacun des employés et des visiteurs est « attiré » par l’ambiance de cet endroit central où des rencontres spontanées et la collaboration vont main dans la main avec la vie de bureau.

 

Les matériaux comme preuve du caractère industriel

L’architecte a choisi d’utiliser des matériaux plutôt simples. À part les grands vitrages autour de la construction d’accueil, les deux principaux bâtiments se distinguent par une finition en matériaux plutôt classiques, ce qui souligne l’enjeu entre la tradition et la modernité. En témoignent par exemple les rampes des escaliers en acier blanc en combinaison avec les dalles murales prolongeant chaque marche en hauteur, ou encore les pastels et les grands vitrages. De tels détails témoignent de l’interaction entre l’atmosphère industrielle d’une part et l’efficacité d’un bureau moderne de l’autre. Du point de vue technique, les plafonds représentent un vrai chef d’œuvre. Le refroidissement de la nouvelle construction se réalise par une activation du noyau de béton. Une technique qui exclut l’utilisation d’un faux plafond, alors que les bureaux ouverts requièrent une bonne acoustique. L’architecte préférait ne pas utiliser des baffles acoustiques et a choisi un plafond conducteur spécifiquement acoustique, dont la finition se fait par des grains de marbre. Il s’agit d’un produit suisse avec des performances extraordinaires au niveau de l’acoustique et de conduction thermique. La façade et la toiture ont été réalisées par Wienerberger, où il s’agit d’une tuile foncée Koramic tempête 44 en noir émaillé. Une combinaison qui résulte en un look chaleureux et authentique. Le bâtiment de Bekaert répond aux derniers critères au niveau de l’efficacité, du respect de la vie privée et de l’acoustique, tout en gardant une atmosphère industrielle. De telle manière, il reflète parfaitement son ADN.

Texte: Arjan Kwakkenbos
Photos: Klaas Verdru

 

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