WIT Architecten

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Tour de thérapie CHU Pellenberg

 

C’est en septembre 2017 que la Tour de thérapie du CHU de Pellenberg, un volume spectaculaire en verre et en acier Corten, grimpant jusqu’à une hauteur d’environ 60 mètres, a ouvert ses portes. La conception de WIT Architecten est la première étape dans le développement ultérieur du campus afin de devenir l’un des centres de réhabilitation les plus modernes au monde.

 

Un lien direct avec lhôpital existant

Le CHU Pellenberg a été construit il y a 60 ans à Lubbeek, à l’origine comme sanatorium pouvant répondre aux problèmes pulmonaires causés par les mines de charbon. Mais avec l’évolution des années, les fonctions et destinations de l’hôpital ont changé, ce qui signifie que les activités et l’infrastructure n’étaient plusliées de façon optimale. En 2005, la décision a finalement été prise de rénover le bâtiment existant et de le développer en centre de réhabilitation spécialisé. Le campus serait redynamisé en quatre phases, respectant la conception des années 1950. La première étape consistait à construire une tour de thérapie. Toutes les salles et les espaces de thérapie seraient ainsi assemblés dans une colonne, directement reliée à l’hôpital existant, qui par la suite sera entièrement rénové. « La préservation et la rénovation du bâtiment d’origine ont constitué un point de départ essentiel dans le plan directeur », explique Roeland Joosten de WIT Architecten. « Chaque nouvel élément devait entrer dans le dialogue avec l’infirmerie, sans la priver de lumière ou de vue. C’était non seulement important pour la continuité spatiale et culturelle, les habitants de cette partie de l’hôpital sont également ceux qui utilisent pour la plupart les espaces de thérapie. C’est pour cette raison que nous avons opté pour un empilage vertical: non seulement il n’y avait pas de travaux de démolition, la tour de thérapie pourrait ainsi aussi être la plus proche de l’infirmerie à rénover. De plus, l’idée de la verticalité offrait la possibilité d’intégrer au maximum l’environnement du parc dans la conception de l’hôpital. »

Intégration optimale dans un environnement vallonné

L’hôpital existant est la transition entre deux conditions paysagères complètement différentes. D’un côté vous avez un paysage ouvert en pente douce avec des vues, de l’autre côté des fortes pentes, un étang et le parc du château. Roeland Joosten: « L’intégration maximale de la nouvelle construction dans l’environnement vert a été un point important dans la construction et dans la conception du bâtiment. Par exemple, nous n’avons pas construit sur le côté du paysage sud, mais nous y avons crée un jardin paisible, sans infrastructure perturbante. D’autre part, du côté de l’étang, nous avons bien construit, en vue d’une relation optimale entre le centre de réhabilitation et le parc. De plus, l’hôpital suit le relief décroissant du paysage. Le nouveau bâtiment est maintenant intégré à l’aile ouest, dans la zone où le relief naturel rencontre le bâtiment. De cette façon nous avons créé un rez-de-chaussée qui fonctionne sur trois niveaux. La tour se creuse à trois étages dans la colline afin de trouver une connexion au parc à chaque étage. Sur la longueur totale du bâtiment vous descendez donc de l’entrée centrale au niveau 0 au niveau -1, où l’entrée principale de la tour de thérapie se trouve. Ultérieurement, et tout au long du parcours, les principales fonctions de l’infirmerie y seront repartagées, ainsi que le restaurant avec une terrasse orientée sud, des espaces de relaxation, des salles de réunions et la bibliothèque. »

Tour de dix

Tous les éléments verticaux continus, tels que les ascenseurs, les escaliers et les puits techniques sont regroupés dans une fine zone de structures. Cela crée également la stabilité nécessaire contre le vent. De cette façon une zone assez large reste libre, elle n’est ni encombrée par la circulation verticale, ni par une division dans les locaux. La tour de thérapie se compose de dix étages. Les trois étages du bas font usage du terrain incliné, ainsi le bâtiment et le parc restent accessibles à différents niveaux. Le niveau -3 est le niveau technique. Le niveau -2 est équipé comme niveau logistique et est le plus facile d’accès depuis la rue. Le niveau -1 contient l’accès principal à la tour, bien que cet accès soit également accessible via le chemin public qui y mène depuis le niveau 0 par l’entrée principale. Ici nous retrouvons aussi les espaces les plus publics, tels que des salles de classe, un salon et des installations sanitaires. Les niveaux 0 à 3 sont directement reliés à l’infirmerie, dont la hauteur a été déterminées par le bâtiment existant. Grace a cette connexion les hauteurs des étages de la tour pouvaient être déterminés à l’avance. « La hauteur était limitée, il n’était donc pas logique de garder le plancher complètement libre », explique Roeland Joosten. « Nous avons opté pour une structure de disques et de poutres qui limitent les travées et créant ainsi de nouveaux espaces. Ainsi différents espaces de thérapie ont été créés, parfaitement connectés aux départements adjacents de l’hôpital existant. Au-dessus, des grandes salles ont été conçues, offrant des belles vues sur le parc et les bâtiments environnants. »

Au quatrième étage nous retrouvons une salle en double hauteur pour la kinésithérapie et le fitness. De grandes poutres Vierendeel créent au niveau 6 une mezzanine qui sert de plancher pour une salle et, en même temps, de plafonds pour d’autres salles. Entre ces éléments structurels nous retrouvons les vestiaires des salles de sport et de kinésithérapie, et de la piscine qui se trouve au sixième étage dans un segment plus étroit. Le dernier étage est littéralement le point culminant de la tour de thérapie. La grande salle polyvalente offre une vue panoramique spectaculaire.

 

Flexibilité ultime

Un élément clé dans l’histoire est le degré élevé de flexibilité. Par exemple, les thérapeutes n’ont plus leur propre local, mais ils se déplacent dans les zones spécifiques, en fonction de la phase de réhabilitation du patient. Le personnel d’administration aussi ne dispose plus de lieu de travail fixe. Il y a des bureaux flexibles à chaque étage. En outre, le bâtiment est tout à fait personnalisable. Roeland Joosten: « Tous les murs structurels sont faits de béton avec un modèle de joints très spécifique, tandis que les planchers, les rideaux et les plafonds acoustiques rendent les espaces habitables. En raison de son caractère robuste, le béton forme une finition idéale pour les espaces de thérapie. De ce faitune finition supplémentaire n’était pas nécessaire. En outre, des boîtes flexibles sont intégrées, dans lesquelles des murs légers et modulaires en menuiserie, carton-plâtre ou en multiplex, sont ajoutés. Certains espaces et salles peuvent être arrangés et réarrangés, selon les besoins. »

 

Habit modulaire

La tour de thérapie est située en plein milieu du parc, entre les arbres. Au premier plan nous retrouvons le parc du château, à l’arrière-plan le bâtiment est flanqué de l’infirmerie. Sur la structure en béton se trouve un léger habit modulaire et drapé, régulant la lumière et procurant une certaine unité dans la façade. Les cassettes en acier Corten rouge brun créent un motif visuel ludique. Les modules sur la face sont ouverts puis refermés, et filtrent la lumière et la vue. Ils sont également tous de la même taille, ont la même couleur et se combinent bien avec la menuiserie et le parapet en acier laqué brun foncé. Ainsi vous obtenez un grand bâtiment monolithique qui se présente avec une certaine légèreté grâce aux perforations rythmiques et des ombrages subtils. L’habit n’atteint pas le sol, mais est découpé sur la transition entre le niveau 0 et le niveau -1. Cela crée un piédestal dans l’enduit de la façade, qui obtient plus de volume grâce aux escaliers et balcons, ce qui accentue la transition vers le parc.

Texte: Bart De Maesschalck
Photos: Dieter Van Caneghem

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