Pygma.archi

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Remarquable union entre paysage pastoral et architecture moderne

 

Après 10 ans de collaboration, Aurélie Mathieu et Eric Grondal s’associent et créent une nouvelle structure: Pygma Architecture. Tout a commencé au milieu des années septante, avec le fondateur Marc Grondal. En 2017, après quelques années de collaboration, son fils Eric Grondal devient son associé. En presque vingt ans, le bureau a évidemment évolué mais les bases restent les mêmes.

 

Association de différentes disciplines

Pygma est connu pour son architecture simple, sobre, mais techniquement complexe. « Nous nous sommes spécialisés dans la réalisation par entreprises séparées. C’est-à-dire que nous allons chercher de petits artisans. Tous nos projets se sont complexifiés. Nous essayons également de faire évoluer les mentalités. Par exemple, compte tenu des défis actuels, nous sommes obligés de renforcer les performances énergétiques des bâtiments. Il est nécessaire de mettre en cause les systèmes constructifs historiques et d’inventer, en quelques sortes, un nouveau vocabulaire de construction » explique Eric Grondal.

La philosophie du bureau, ainsi que sa force, sont l’association de différentes disciplines qui s’associent. L’équipe dynamique de Pygma varie entre 8 et 10 collaborateurs, à chaque fois impliqués activement dans la réalisation des projets. « J’ai toujours été passionné par la stabilité, par l’esthétique, par les façades, par l’énergie. Je conçois et puis je demande une vérification, mais, souvent, on est déjà presque certains que cela fonctionnera. Un architecte est, par définition, généraliste. Nous avons une palette relativement large, donc nous essayions de concevoir avec toutes nos connaissances, et quand on a besoin de précisions, nous allons les chercher chez le spécialiste, par exemple un ingénieur, un éclairagiste, un architecte d’intérieur, un artiste… A chaque fois nous essayons de donner la grande ligne directrice initiale. » Pour atteindre ceci il faut que tout soit mis en œuvre le plus soigneusement possible, et ce dès le départ. C’est pour cette approche particulière que les maîtres d’ouvrages choisissent Pygma. Eric Grondal: « Tous nos projets sont différents, parce qu’ils correspondent à un client, à un programme, à un budget, à un terrain. Mais en même temps, quelqu’un d’extérieur pourrait dire: « Ah oui, c’est une maison de chez Pygma, ou une conception de chez Pygma ». Nous avons des détails, des approches reconnaissables. »

 

Une bergerie pas tout à fait comme les autres

Les maîtres d’ouvrage souhaitaient une maison agréable, mais pas trop grande. Presque comme une maison de vacances. Ils ont eu envie de troquer leur maison de ville pour un environnement rural, après le départ de leurs enfants. « Ils sont venus vers moi en 2013 avec une envie de prendre l’air. Leur choix était tombé sur un terrain assez étendu, mais particulier. Avec une zone sur laquelle il était interdit de construire. Un autre élément dont il fallait tenir compte était leur projet de vie: avoir des moutons ou des chèvres » nous explique Eric Grondal. Le programme devait être compact, avec un espace pour les chèvres. « Nous avons donc pris le parti ‘d’enterrer’ la bergerie dans un socle, partiellement encastré dans le terrain. Ainsi les chèvres peuvent ressortir directement sur le terrain et le volume de vie est placé au-dessus. » Au niveau inférieur, nous retrouvons, à côté de la bergerie, une buanderie, le local technique et un espace pour faire du fromage. A l’arrière il y a un vide ventilé qui fait office de cave à bière ou à vin. « Toute cette partie-là est en béton. Ce qui renforce l’effet visuel de stabilité et offre une finition esthétique. Une autre particularité est que la bergerie ne devant pas être isolée, se trouve en-dehors du volume chauffé. », explique Eric grondal. Sur ce socle en béton, qui permet de remettre tout à l’horizontale, une boîte en acier Cor-Ten a été déposée. « C’est comparable à un appartement. Nous prenons de la hauteur et nous recherchons la vue sur le paysage sous-jacent. Une vue spectaculaire sur la Gare des Guillemins et les terrils d’Ans. » Ici nous retrouvons la cuisine, la salle à manger et le salon. Au milieu de cela se situe une petite boîte, dans laquelle se trouvent, adossés à la cuisine, l’escalier et la salle de bains. Il est possible de circuler à droite et à gauche de la ‘boîte’. A gauche nous retrouvons un chambre/bureau, et à droite la chambre parentale. Le bardage en Cor-Ten a été fabriqué en atelier et placé de façon totalement aléatoire. En pose sauvage. C’est un matériau qui n’est pas seulement esthétique, mais aussi pratique car il ne demande pas d’entretien. La couleur de cet acier rouillé contraste avec le béton gris et la nature environnante. « Ce qui renforce l’effet naturel du site. Quand vous coupez une tranche de terre, c’est à peu près la même couleur. » L’avant de la maison est projeté vers la ville, orienté à l’ouest. « Une large fenêtre latérale y donne sur une terrasse, permettant ainsi de relier la pièce de vie au jardin. Nous y retrouvons aussi une terrasse couverte, très pratique pour le climat belge. Les maitres d’ouvrage y ont installé une cuisine extérieure. Un endroit de convivialité, même avec un temps pluvieux! A l’arrière nous avons une grande baie vitrée, divisée pour la chambre/bureau et la chambre des parents. Pour l’espace central et la salle de bain, la lumière entre par une bulle de toit. A l’intérieur de la maison, au premier étage, un vitrage a été installé dans le sol. De cette façon les habitants ont une vue directe sur leurs chèvres. Eric Grondal: « C’est un peu comme nos ancêtres qui mettaient les animaux en bas. Ainsi la chaleur des animaux montait et chauffait la pièce de l’étage. Ici ça ne fonctionne pas tout à fait comme ça, mais le petit clin d’œil est là! »

 

Une maison sans porte d’entrée

Les habitants ou leurs invités entrent par la bergerie ou par la porte de la salle à manger; c’est simple et convivial! Une autre particularité est que cette maison unifamiliale n’a pas besoin d’une installation de chauffage traditionnel. « Tout a tellement bien été isolé qu’un seul feu ouvert suffit. Nous avons placé une ventilation mécanique double flux avec récupérateur de chaleur (VMC) qui permet, à tout moment, d’avoir un air frais, de qualité. Ainsi qu’un petit boiler électrique pour l’eau chaude sanitaire. » Ce qui reprend une des idées constituantes de Pygma: « Intégrer dès les premières lignes les paramètres de l’architecture bioclimatique, du développement durable et de la prise en compte des éléments qui engendrent des économies d’énergies ».

 

Texte: Stéphanie Poppe
Photos: Nick Cannaerts

 

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