BOGDAN & VAN BROECK, DDS+ & landschapsbureau Eole

BOGDAN & VAN BROECK, DDS+ & landschapsbureau Eole

Nova City

 

Dans le sud d’Anderlecht, les études de Nova City ont démarré. Il s’agit d’un nouveau quartier caractérisé par la mixité des fonctions, économiques et de logement, qui sont appelées à y coexister en symbiose. En l’occurrence, l’ambitieux projet a été scindé en deux phases. La première d’entre elles repose entre les mains des bureaux d’architectes BOGDAN & VAN BROECK et DDS+, et inclut le développement de 63 appartements de type conventionné acquisitif au-dessus du parc PME équipé de showrooms et d’espaces dévolus à des activités de production.

 

Une ville dans la ville

Ces dernières années, dans le milieu de l’urbanisme et de l’architecture, on parle de plus en plus souvent de la « ville productive ». Il semblerait que la séparation des lieux de vie, de travail et de détente ne soit plus aussi pertinente que par le passé. L’habitat, le travail et les loisirs devraient idéalement pouvoir converger en un tout cohérent, car cohabiter, cela veut bien dire vivre ensemble. Mais les exemples pratiques allant dans ce sens sont encore trop rares de nos jours. Le projet Nova City offre depuis peu une occasion unique au promoteur citydev.brussels, qui a reçu le soutien du programme FEDER, de sortir des sentiers battus et d’aménager un nouveau quartier mixte à Anderlecht. En concertation avec le Maître architecte bruxellois, ils ont réalisé un plan directeur visant à réunir diverses fonctions comme le logement, les activités économiques et d’autres affectations au sein d’un même ensemble. Le plan divise le site en deux zones, d’une superficie approximative de un hectare chacune, qui seront développées indépendamment l’une de l’autre. La phase 2 est provisoirement gelée et se situera du côté nord, où s’élèveront principalement, à terme, des logements, des commerces et équipements. La phase 1 se concentre sur la zone sud, à la limite du chemin de fer (logements + ateliers, showrooms et bureaux). Le promoteur de projet Kairos, les bureaux d’architectes BOGDAN & VAN BROECK et DDS+ ainsi que l’atelier paysagiste Éole travaillent actuellement à la conception et à la construction de 7.500 m² de logements en combinaison avec 7.600 m² d’espaces dédiés aux activités économiques. Ces réalisations sont appelées à se profiler ensemble comme un nouveau point de repère dans le quartier, étroitement corrélées avec leur environnement géographique et socio-économique.

 

Vivre ensemble

Le sud de Nova City est un projet à mixité verticale constitué de différentes typologies de bâtiments, avec une architecture et un fonctionnement qui vont plus loin que la juxtaposition traditionnelle des fonctions. Pour dire les choses simplement, 63 appartements de type conventionné acquisitif seront bâtis au-dessus d’un parc PME équipé de showrooms et d’espaces dévolus à des activités de production. Côté visuel, le site est une tour de six étages qui aboutit à deux paires de blocs d’habitations urbaines.

« Nova City doit fonctionner comme une ville à part entière, dans laquelle une série d’activités, a priori peu compatibles entre elles, doivent coexister en quasi-symbiose », explique l’architecte Laura Janssens, de BOGDAN & VAN BROECK. « L’habitat et la vie professionnelle seront combinés, en harmonie naturelle l’un avec l’autre. Au cours de la conception, notre approche fut de superposer verticalement ces deux fonctions différentes. Les unités d’habitation et les espaces dévolus aux activités économiques ont été directement reliés les uns aux autres, tout en conservant l’espace suffisant pour fonctionner de manière autonome. Dans cet ordre d’idées, il est à noter la mise au point d’un plan de circulation intelligent qui prévoit, d’une part, de favoriser les contacts entre les utilisateurs, et d’autre part, de cloisonner les activités logistiques loin du public. »

Le « vivre ensemble » a été particulièrement bien pensé par les architectes. Une constellation d’espaces communs favorise les rencontres et les échanges les plus divers. La zone PME comprend une multitude d’ateliers au rez-de-chaussée, des bureaux en mezzanine au-dessus d’une zone logistique et des showrooms dans une nouvelle rue. Des jardinets destinés aux appartements ont été installés sur le toit des ateliers; ils sont séparés par de grands espaces communs, comme des galeries et des terrasses. Les bureaux en mezzanine font office de zone tampon, autant visuelle qu’acoustique, pour isoler les habitations. Ils sont installés perpendiculairement à une voie logistique centrale, ce qui fait qu’ils ne donnent pas directement sur la zone PME et bénéficient d’une double, voire d’une triple orientation. « Réunir les différentes fonctions, cela signifie surtout que l’on va encourager un maximum d’interactions entre les gens. Les espaces communs constituent la véritable colonne vertébrale de tout le projet, sur laquelle s’articulent tous les éléments, d’habitat comme de travail. De nombreux lieux ouverts ont été prévus, comme des espaces partagés sur le toit, des galeries avec terrasses, des potagers collectifs, une serre et une plaine de jeux. Toutes ces fonctions collectives encouragent les déplacements des usagers au coeur du projet, et généreront une multiplicité d’opportunités de rencontre et d’interaction. En croisant constamment son voisin, le vivre ensemble devient une seconde nature. »

 

Fonctionnalité et flexibilité

Logique et efficacité. Voilà des concepts qui caractérisent bien Nova City. Autant les zones d’habitat que les espaces PME ont été développés en gardant à l’esprit les principes de la « ville globale » et de la « ville de demain », faisant la part belle à une flexibilité maximale. Tous les espaces dévolus aux activités économiques disposent d’une structure modulaire qui permet de procéder à des adaptations, pour des dimensions comprises entre 150 et 500 m², tandis que les espaces dévolus aux activités de production peuvent également être adaptés a posteriori, au fur et à mesure de l’évolution des besoins. Par ailleurs, la marge de manœuvre totale sur le site est réduite à une simple rue. Le long de cette nouvelle voie, il est autant possible d’accéder aux showrooms en bas qu’aux logements en haut. En outre, une zone logistique séparée a été prévue; elle donne accès aux espaces dévolus aux activités économiques, au niveau des voies de chemin de fer. La circulation des camions et autres véhicules utilitaires est détournée vers l’arrière des bâtiments où sont installées les PME. Cette structure logique du quartier dans son ensemble dégage, par ailleurs, une place non négligeable pour y planter de la végétation, ce qui exerce une influence très positive sur l’habitabilité du site. C’est surtout dans le parc PME que l’organisation efficace de la circulation contribue à créer un volume surprenant d’espaces verts dans la zone de service.

 

Loptimisme est de rigueur

Nova City se situe à proximité du chemin de fer et notamment d’une voie très chargée, pourvue de très grandes caténaires. « À première vue, voilà un voisinage qui n’est guère sexy ni joyeux », reconnaît Laura Janssens. « C’est pour cela que le bâtiment se devait de refléter un optimisme sans faille. L’horizon attire le regard grâce à une succession de volumes de hauteurs différentes. Le profil du socle en béton architectonique fait écho au revêtement en tôle d’acier colorée qui le surmonte, en reprenant son ondulation. Nous avons accordé toute notre attention aux plus petits détails du projet. Il y a, par exemple, une fine ligne qui court au-dessus de toutes les ouvertures de fenêtres qui adoptent des positions asymétriques selon un modèle ludique les unes par rapport aux autres. Nova City est, en soi, un énorme projet, et pourtant, la sensation que l’on éprouve devant ce cluster de bâtiments est un curieux mélange de légèreté et de transparence. »

 

Durabilité

Nova City joue à fond la carte du développement durable, dans le domaine social autant qu’économique ou écologique. Les gens ne doivent pas seulement pouvoir habiter et travailler en un même lieu; les activités économiques sur le site doivent également renforcer l’entreprenariat et stimuler le développement de PME dans les secteurs en croissance. Par ailleurs, les 63 logements à vendre ont été réalisés sur mesure et sont adaptables aux personnes à mobilité réduite. D’un point de vue énergétique, ils doivent tous être passifs. Et 30 % d’entre eux, au minimum, satisferont même à la norme de niveau d’énergie zéro, tandis que les locaux abritant les PME visent la norme basse énergie. Le système de cogénération de chaleur et d’électricité suffira pour assurer 100 % des besoins en eau chaude des logements tandis que les panneaux photovoltaïques pourvoiront pour moitié à l’électricité nécessaire pour l’ensemble du projet.

Texte: Bart De Maesschalck
Photos: BOGDAN & VAN BROECK

 

 

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