Philippe SAMYN en VENNOTEN

Philippe SAMYN en VENNOTEN

K-Tower: le long de la Lys, de luxueux logements atteignent les hautes sphères

 

L’implantation de la K-Tower

C’est à Courtrai, une ville qui ne compte guère de constructions élevées, que s’érige la nouvelle K-Tower, perpendiculairement à la Lys et sur le site du Collège Saint-Amand (Sint-Amandscollege), dans la partie intérieure du ring de Courtrai. La tour du collège, dont la construction remonte à 1960, fut construite pour servir d’internat; mais cela faisait des années qu’elle était vide. En 2005-2006, l’entreprise publique de développement de la ville de Courtrai (Stadsontwikkelingsbedrijf Kortrijk) a organisé un concours pour la réaffectation et la rénovation des bâtiments scolaires. Une analyse approfondie de la situation a révélé que la tour recelait beaucoup d’amiante et devait être démolie. Seul le socle put être conservé.

 

L’importance du développement vertical des villes

Dix ans plus tard, l’ingénieur-architecte Philippe Samyn, qui avait remporté le concours, a enfin pu concrétiser sa vision à travers le projet de la tour K. Depuis plus de 30 ans déjà, le bureau d’architectes et d’ingénieurs Samyn & Partners occupe une place essentielle dans le secteur de l’architecture belge et internationale. Il est même permis d’utiliser le mot « œuvre » pour décrire l’ensemble des créations innovantes de Samyn. L’ingénieur-architecte a ainsi développé, sur le site complexe de la Rue de la Loi à Bruxelles, le nouveau siège principal du Conseil européen et du Conseil de l’Union européenne, un édifice imposant à l’allure vraiment internationale. Le bâtiment du centre de recherches d’ArcelorMittal à Zelzate est un véritable petit bijou, et il est aussi de sa main. En ce qui concerne les projets résidentiels, l’architecte Samyn conserve également l’ambition d’imaginer et de réaliser des bâtiments pleins d’élégance. En témoigne le projet de rénovation de 150 unités résidentielles dans le quartier des Minimes à Bruxelles. C’est maintenant au tour du projet de la K-Tower, à travers lequel le bureau d’architectes et d’ingénieurs Samyn & Partners cherche à mettre en évidence la vitalité et la créativité propres à la région. Il s’agit d’un projet immobilier de Van Roey Vastgoed et de Koramic Real Estate. Le développement vertical des villes est l’un des piliers de l’urbanisme de demain, et vise à préserver les zones naturelles et agricoles. « Je peux construire n’importe où », déclare l’architecte Philippe Samyn, « mais il est essentiel de vérifier ce que le site de construction peut supporter, accepter, autoriser et promouvoir. Chaque site a ses propres caractéristiques. Ce sont les ingrédients de la soupe que je prépare dans ma cuisine. Je mélange ces ingrédients dans la casserole, et le résultat final doit correspondre aux attentes du maître d’œuvre. Les qualités du site de construction, l’éclairage naturel, la pollution sonore et atmosphérique sont autant d’éléments qui jouent un rôle majeur dans l’élaboration des plans. Entre-temps, je suis devenu tellement maniaque que je fais mesurer la qualité de l’air et la teneur de l’air en particules fines à l’emplacement prévu pour la construction. » « Construire sainement » est devenu une condition sine qua non pour le bureau d’architectes et d’ingénieurs Samyn & Partners. « Les premiers bâtiments que j’ai construits ont maintenant environ 40 ans, et ils ont encore fière allure. Je suis fier de mon travail, parce qu’après toutes ces années, je n’ai jamais entendu dire d’un de mes projets immobiliers qu’il présentait des failles ou des manquements. »

 

La K-Tower: une nouvelle norme en matière d’habitat urbain contemporain

La tour résidentielle de 66,2 mètres de haut, composée de 64 appartements de luxe et d’un penthouse exclusif, présente au minimum deux orientations différentes pour chaque unité résidentielle et de grandes terrasses alternées. Autour d’un noyau central réservé aux différentes alimentations et installations techniques, les 19 étages se déploient majestueusement. Jusqu’au 10ème étage, les appartements sont subdivisés en unités d’habitations à 1 et 2 chambres à coucher. Les étages supérieurs abritent des appartements XL à 3 ou 4 chambres à coucher. Cette répartition a été conçue de manière flexible afin de pouvoir, le cas échéant, regrouper des appartements par étage. Cerise sur le gâteau, le penthouse occupe tout l’étage supérieur et est entièrement entouré de terrasses. Vous y disposez d’un panorama exceptionnel avec une perspective à 360°. Tous les appartements sont facilement accessibles grâce à des ascenseurs spacieux et rapides. Au sous-sol, des emplacements de stationnement, des garages fermés, des parkings pour vélos et des débarras individuels sont à la disposition des résidents, de même que les approvisionnements énergétiques nécessaires pour les vélos et voitures électriques.  Pour garantir le confort de logement et la tranquillité des résidents, l’architecte Samyn a apporté une attention particulière à l’acoustique, aux dispositifs anti-incendie et anti-intrusion, ainsi qu’au contrôle de l’accès. Le spacieux hall d’accueil de la K-Tower occupe l’entièreté du rez-de-chaussée. Une paroi intérieure complète servira de support à une composition riche en couleurs. Un miroir au plafond et un sol de teinte gris foncé complèteront l’ensemble.

 

La forme

La nouvelle tour, implantée à l’est du socle préservé de la tour du collège, à côté du Parc Albert (Albertpark), donne une impression de gigantisme grâce à sa base rectangulaire, tout en ne projetant que peu d’ombre sur les alentours. Les grands côtés, avec leur orientation est-ouest, donnent sur la Lys et permettent d’admirer ses berges et ponts élégamment rénovés, tandis que la vue s’étend loin aux alentours. La façade sud, plus mince, jouit d’une vue sur le centre historique de la ville. L’aspect visuel élancé de la tour est encore renforcé par le rayonnement lumineux de son revêtement constitué de plaques d’acier blanches, d’acier inoxydable, de verre doté d’un taux élevé de rendu des couleurs, et de miroirs. Cet ensemble assure la pénétration d’une grande quantité de lumière dans le bâtiment et sur les terrasses et influence l’image cinétique de la tour, qui est toujours différente en fonction de l’heure de la journée et de la saison.

 

La façade: une vulgarisation poétique

Les grandes façades de la tour forment une juxtaposition de canevas séparés, une sorte de patchwork organisé de couleurs vives, composées de panneaux blancs, de panneaux en verre, de miroirs et d’acier inoxydable ou galvanisé, le matériau le plus durable qui soit. L’alternance des parties fermées et des ouvertures savamment cadrées sur la façade donne à l’ensemble une dynamique certaine. « La façade doit projeter une image de robustesse et de diversité. Lorsqu’il faut changer un panneau, il faut que cela ne soit pas visible au premier coup d’œil et ne perturbe pas l’ensemble », souligne Philippe Samyn. Les terrasses géminées – les « nids », comme les appelle Philippe Samyn – constituent un atout unique de la nouvelle tour. Elles ont été conçues de manière spacieuse et jaillissent par-dessus chaque étage, de sorte que les résidents puissent pleinement profiter à tout moment de la lumière comme de la vue. La conception de la façade a été mûrement réfléchie, dans ses moindres détails. Tous les stores externes de la K-Tower doivent être similaires, selon les instructions de Philippe Samyn. Même la doublure intérieure des rideaux que les résidents vont utiliser doit être de la même couleur. « This is the result of my guts », affirme Samyn. « En matière de croquis et dessins, je suis un architecte de facture classique. Les proportions, les rapports, les rythmes sont des éléments éternels; c’est un peu comme dans la musique. Je compose mes façades comme des partitions. »

 

La psychologie de l’espace: du vide à la couleur

« De nos jours, les maîtres d’œuvre dépensent plus d’argent pour le confort que pour l’espace », nous dit l’ingénieur-architecte Samyn. « Ils sous-estiment la valeur de l’espace. Les architectes sont sérieusement influencés par ces considérations. Moi, je choisis les grands espaces avant le confort. » « Et un architecte n’est pas un artiste », poursuit Philippe Samyn. « Moi, je joue à l’artiste, mais en tenant toujours compte des éléments architecturaux. Un architecte maîtrise la discipline du vide. Il donne au vide ses dimensions propres. C’est en même temps quelque chose d’incroyablement puissant et de fondamental. Nous partageons tout le reste avec d’autres corps de métier, comme les menuisiers ou les artistes: la construction en soi, les éléments de l’enveloppe extérieure, les fenêtres, etc. Mes projets sont développés de manière globale. Je parle de physique de la construction. » Le bureau d’architectes et d’ingénieurs Samyn & Partners utilise des matériaux tels qu’on les trouve dans la nature. Des blancs, des noirs, et des gris purs. Voici « l’histoire des gris purs » de Samyn, « The Greys ». Samyn a obtenu ces gris purs chez Sigma Coatings, alors une filiale de Petrofina, grâce à son précédent PDG, François Cornélis. Philippe Samyn: « la première application pratique fut destinée au château de Hendrick Segers à Malderen. Quand celui-ci vit les premiers échantillons, il s’exclama: « mais on dirait des miroirs de couleurs! » Et il avait raison! Depuis lors, j’utilise toujours ces gris purs dans tous mes projets, ils me servent effectivement de miroirs de couleurs. Toutefois, cela ne m’empêche pas de penser aux divers matériaux dans leur teinte d’origine. Je travaillerai la façade de mon prochain projet à caractère social avec de la feuille dorée. Prenez-en bonne note! »

 

À propos du bureau d’architectes et d’ingénieurs Samyn & Partners

Dès son plus jeune âge, le Gantois Philippe Samyn s’intéresse à l’art, à l’architecture, aux sciences et aux technologies. Il termine ses études en 1971 et obtient son diplôme d’Ingénieur civil en construction à l’ULB. En 1973, il obtient une Maîtrise universitaire ès sciences (M.Sc) au Massachusetts Institute of Technology (MIT), et en 1985, il achève un troisième cycle en Administration des affaires à l’Institut Solvay et décroche le diplôme d’architecte au Jury d’État. En 1999, il devient docteur en sciences appliquées de l’Université de Liège. Il entame sa carrière en tant qu’architecte et ingénieur conseil en 1972 et fonde en 1980 « Philippe Samyn & Partners ».

Texte: Edith Vervliet
Photos: Quentin Olbrechts

 

 

Philippe Samyn & Partners – architecten & ingenieurs
1537 Chaussée de Waterloo– 1180 Bruxelles
t. 02 374 90 60
sai@samynandpartners.com – www.samynandpartners.be