Pascal François architects

Pascal François architects

La simplicité pour décoration

 

La société de logements sociaux Dewaco à Alost et Denderleeuw recherchait depuis un moment un nouveau logement lorsque la vieille caserne de gendarmerie vacante à Denderleeuw fut passée sous la loupe. Là où beaucoup y voyaient un bâtiment sombre rempli de tristesse, Pascal François y a vu une bonne structure et de nombreuses possibilités. Mais ce qu’il a finalement réalisé défie toute imagination. Il y a maintenant de la place et de la lumière dans un bâtiment magnifique qui, contrairement à la perception, est en réalité une rénovation.

Pascal François a souvent travaillé avec Dewaco, mais avoir son propre bureau n’est pas la même chose que construire un logement social. De plus, concevoir pour une société de logement social n’est en aucun cas comparable à celui d’autres clients. Après tout, il faut tenir compte du public cible qui viendra y habiter et bien sûr compter avec un budget serré. Une rénovation s’y prêtait dès lors mieux qu’un nouveau bâtiment.

La vieille caserne de gendarmerie avait une configuration typique avec de nombreux espaces délimités pour les interrogatoires, l’administration et même une cellule. Pascal: « Dans un premier temps, nous avons surtout bien examiné la disposition de la structure existante. Et la carcasse dont nous sommes sortis était très imposante. De plus, j’ai remarqué qu’il y avait aussi suffisamment d’espace disponible pour pouvoir enregistrer le programme souhaité dans ces contours. Le principe  » less is more »  s’applique certainement ici. En fait, je suis resté très simple: nous avons légèrement soulevé le toit pour obtenir plus d’espace au dernier étage, puis nous avons doté le tout d’un nouveau manteau. J’ai aussi trouvé que la typologie existante – presque comme un enfant qui dessinerait une maison – s’accordait parfaitement avec Dewaco, car elle est également incorporée dans son logo. Si vous pouvez partir de quelque chose d’existant, pourquoi ne pas le faire? »

La disposition existante a été conservée autant que possible. Avec quelques coupes dans les murs existants, le programme souhaité pouvait être inclus. Pour le reste, les travaux se sont poursuivis sur le rythme existant. Il y avait déjà un couloir central au rez-de-chaussée et une fois que vous y entrez, vous avez maintenant une salle d’attente, un secrétariat, un bureau pour un assistant social, la comptabilité au niveau intermédiaire – qui, en raison du
terrain en pente, revient au niveau du terrain – une cuisine avec réfectoire et dans l’ancienne cellule un dressing avec une douche. Au premier étage, on retrouve une grande salle de réunion lumineuse avec une cuisine et des toilettes, le personnel technique chargé de suivre tous les projets et le bureau du président et du directeur qui comprend un coin salon séparé. L’espace inférieur, qui se situe au-dessus du niveau intermédiaire, est extrêmement approprié comme archive, ce qui n’était pas le cas auparavant.

De la conviction de rester simple et reconnaissable, l’idée a immédiatement germé de rendre l’enveloppe monochrome et dans un seul et même matériau. Une tuile de toit ordinaire associe simplicité et budget, ce qui présente l’avantage supplémentaire de ne pas nécessiter de gouttières gênantes, car le drainage de l’eau s’effectue en bas et est collecté à cet étage. Le pan rouge fait également référence à la couleur du logo de la société de logements sociaux. Des travaux ont été effectués autour du bâtiment avec des tuiles de toit récupérées et brisées qui servent d’aménagement paysager extérieur facile à entretenir. La façade à l’extrémité est finie avec un enduit décoratif, tandis que les garages associés, dans lesquels de nouvelles portes sont suspendues, ont été posés de manière neutre afin qu’ils restent à l’arrière-plan.

De nouvelles ouvertures sont ponctuées çà et là dans le nouveau manteau du bâtiment où elles étaient nécessaires: cadres de fenêtre extérieurs prononcés à l’avant, puits de lumière neutres à l’arrière pour capter une lumière intense. Pascal: « Dans notre architecture classique en matière de logement privé, nous aimons travailler avec des détails légèrement différents. Les fenêtres sur le devant sont conçues comme des iPads, un écran sans cadre de fenêtre. Un résultat frappant qui a toute sa raison d’être.”

La structure consiste en une combinaison de bois et d’acier. Le tout a été fini avec un matériau de couverture et non avec de l’aluminium. En raison de cela et du fait qu’il est résolument externe, on obtient beaucoup plus d’expérience et de contact avec la rue, ce qui faisait complètement défaut au bâtiment précédent. Dans le cas de l’entonnoir métallique en bas, on suggère également l’emplacement de l’entrée.

La ligne à l’extérieur est également poursuivie à l’intérieur: simple et économique, mais de toute beauté et avec un degré de finition élevé. Pascal François était responsable de la conception de tous les meubles à l’intérieur qui ont ensuite été fabriqués sur mesure en contreplaqué. « On parle ici d’un matériau simple, mais il a été traité de manière noble. Le fabricant de meubles a fait un travail fantastique, vous ne retrouverez pas ce niveau de finition dans de nombreux logements privés. En laissant le côté scié en vue, vous obtenez un effet spécial. Nous avons également gardé le revêtement de sol simple: il y a un tapis fixe en PVC avec lequel nous avons également recouvert l’escalier existant. Pour le reste, seuls la lumière et l’espace jouent leur rôle et en font un intérieur agréable. Le client a également installé de grandes images des projets qu’il a réalisés. »

Il va sans dire que Dewaco a été de l’avant avec ce bâtiment. Cependant, sans que le public ne mette un pied dedans, il est intimidé d’une manière ou d’une autre. Le bâtiment brille par sa simplicité, mais il laisse toujours sa marque. Pascal: « Nous essayons d’approcher chaque projet de manière intemporelle en mettant en évidence des choses fortes qui peuvent résister à l’épreuve du temps. C’est également le cas ici en raison du jeu de
l’espace et de la lumière. La force du projet réside en outre dans sa simplicité, à la fois au niveau des matériaux et du traitement de l’existant. Bien sûr, on aurait pu tout démolir et construire un nouveau bâtiment avec un toit plat,mais notre objectif serait complètement manqué. Nous avons méticuleusement fait cet exercice en partant de la structure existante et même de la disposition existante. Il arrive rarement que des architectes, ou du moins nous, restent si sagement dans les rails. Et pourtant, nous avons rarement été aussi fiers d’une réalisation. Le résultat est peut-être encore supérieur par rapport à ce que nous avions en tête. »

Texte: Sam Paret
Photos: Thomas De Bruyne

 

Pascal François architects
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