‘UAU’ collectiv

‘UAU’ collectiv

Hasselt, la capitale du (bon) goût, a une nouvelle attraction. Il y a peu, dans l’ombre de l’imposante nouvelle maison communale, il y avait un vide qui impliquait une interprétation complémentaire. C’est ce que les architectes du collectif « UAU » ont pensé lors de la rénovation complète de l’hôtel près de la Limburgplein: le HasHotel a vu le jour… et vice versa!

Massimo Pignanelli, architecte partenaire de ‘UAU’ collectiv: « Cette histoire commence en effet avec la nouvelle maison communale de Hasselt. Lors de l’élaboration du schéma directeur, nous avons dès le départ regardé le contexte intégral: comment planter un bâtiment complémentaire à côté de ce « grand voisin » qui exploiterait au mieux les avantages de cet environnement et offrirait également une valeur ajoutée? Nous avons démarré ce projet à partir d’un dialogue intensif et très approfondi avec le client Dimitri Beckers. Il va sans dire que de nombreuses propositions différentes, à la fois architecturales et intérieures, ont été examinées. Les premiers croquis de l’hôtel ont débuté en 2013. Aujourd’hui, 7 ans plus tard, le projet est terminé: cela en dit long sur l’ampleur du processus. C’était particulièrement agréable de laisser notre empreinte sur l’architecture, mais aussi sur l’intérieur, le concept et même le branding… jusqu’aux menus, au logo et aux numéros des chambres. En même temps, l’aspect développement urbain était présent en permanence. La tour blanche ludique complète la Limburgplein sans rivaliser avec la maison communale et donne enfin à cet endroit l’apparence qu’il mérite. Cela se vérifie aussi magnifiquement avec la vue depuis l’hôtel.

Tom Latet, architecte du collectif ‘UAU’: « L’intention était aussi de donner au quartier TT, un quartier quelque peu « usé » de Hasselt, une grandeur supplémentaire. La tour frappante et ludique offre en particulier une réponse appropriée à la demande d’une nouvelle impulsion que la ville de Hasselt nous a présentée. Ce n’était, bien entendu, qu’un seul pilier. L’innovation aussi (et surtout) se poursuit en profondeur. Le lobby de l’ancien hôtel était autrefois moins accessible et presque invisible. En l’élevant au niveau +1, cet espace animé est maintenant bien au niveau de la Limburgplein. Le lobby et le nouvel espace de restauration offrent par exemple une très belle vue sur la ville. Les chambres répondent aussi à cette nouvelle approche. Les « boîtes » empilées ont l’air gaies et ludiques, mais elles ont bien sûr présenté un défi d’un point de vue technique: des lignes qui se prolongent les unes dans les autres, des motifs de briques qui se poursuivent dans les avant-toits… l’accent mis sur les détails était assez impressionnant. La toute première conception a finalement été choisie parmi environ quatorze conceptions préliminaires. Le dialogue avec le client a été ici déterminant. Dimitri Beckers sait de quoi il parle. Il connaît parfaitement les détails des bâtiments de restauration. Sur base de cette interaction, la conception a été perfectionnée. Dans la construction de la tour, nous trouvons trois chambres d’hôtel par étage, variant de 23m² à 35m², chacune avec un balcon et avec tout ce qu’il faut avec… Le dernier étage comprend un spacieux penthouse avec une belle terrasse sur le toit, clos par un mur d’acier. Dans ce mur, le motif des briques a été « gravé au laser » et mis en évidence avec un dégradé vers le haut. Cela crée une couronne extrêmement belle sur la tour, qui prend tout son sens, surtout la nuit. L’ensemble de l’hôtel est une belle balise pour ceux qui viennent du quartier TT, par exemple. Nous avons également dû mettre un poids esthétique suffisant devant la majestueuse maison communale avec son grand miroir. Les briques blanches avec une couche de glaçure offrent un agréable jeu de lumière avec les rayons du soleil. En combinaison avec les accents « dorés » intelligents, tout semble somptueux. Cet effet boutique tendance n’est donc pas un hasard. Cela se reflète également dans les chambres elles-mêmes.

Tom Latet: « L’ensemble de la construction était bien sûr tout sauf un travail aisé. Quand nous avons commencé, la maison communale était en phase de finition. Les deux chantiers n’avaient donc pas le droit de se gêner. Cela a nécessité par exemple une planification et un calendrier très serrés. Lorsqu’une grue se déplaçait, l’autre devait s’arrêter… et vice versa. Des horaires avaient été arrangés à la minute près. Le contexte urbain a aussi joué son rôle: des rues ont dû être fermées, des bus détournés, la démolition du bâtiment d’origine a eu lieu de nuit… Bref: c’était un travail de précision exigeant pour l’entrepreneur. Pour garder le rythme, nous avons travaillé avec du béton préfabriqué afin que chaque étage puisse être construit de bas en haut en une semaine. La finition se faisait alors de haut en bas. En mars 2020, lorsque les troubles liés au Covid19 sont apparus, l’ancien rez-de-chaussée a été transformé en salles de réunion, en salles de conférence, en un espace restaurant… Ou comment Dimitri Beckers transforme toujours la vertu en nécessité. »

Tom Latet: « L’histoire intérieure devait aussi devenir une expérience qui reflétait la chaleur et la grandeur. Nous sommes allés ensemble en Italie pour choisir le bon travertin, en Espagne pour trouver les carrelages pour le sol… Le choix des matériaux était très important, notamment pour le client. Cela se reflète maintenant dans d’innombrables choix bien réfléchis, tels que le noyer, les accents d’or, l’éclairage… toute cette splendeur glorieuse est néanmoins bien équilibrée par la finition supérieure plutôt « rugueuse », comme les plafonds cimentés de caractère. C’est cet équilibre qui rend les pièces et les espaces si agréables. Chaque pièce est différente. La tour est construite à partir d’un noyau central qui s’ouvre sur des espaces qui ont été étirés ou comprimés de 60 ou 120 cm à chaque fois. La structure est toujours la même, mais la surface et les proportions varient. » Anne Geerits, architecte du ‘UAU’ collectiv: « C’était très amusant de pouvoir concevoir les intérieurs et même le branding en concertation avec Dimitri et sa sœur Saskia Beckers. Leur implication et leur expertise ont fourni un précieux ajout. Nous avons par exemple conçu ensemble le même placard (avec une armoire double, une armoire pour le coffre-fort, une niche pour la machine à café et des cruches d’eau…) pour toutes les pièces. Pour chaque chambre, nous avons utilisé une liste de pas moins de quatre pages, indiquant quels éléments devaient être inclus afin d’obtenir le classement d’un hôtel quatre étoiles. Ensemble, nous avons en fait choisi tous les objets et installations de décoration comme la machine Nespresso, la vaisselle, les poufs, l’éclairage… Le concept comprend trois types de chambres basés sur les teintes les plus dominantes: bleu, vert et beige. La base est la même partout, ces trois teintes se reflètent alors dans les tapis, les chaises, les plaids, les sièges… Nous avons aussi décidé de choisir les lits avec un acteur local: Velda d’Oudsbergen. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard, car le client attache une grande importance à l’ancrage local.

Choisir ensemble signifie bien sûr aussi de tester et de consulter. Dimitri aime beaucoup l’expérience, ce qui le pousse souvent vers des couleurs et des accents vifs. Nous avons parfois tempéré cela un peu, en jouant par exemple avec les couleurs d’accent, pour maintenir l’équilibre et la tranquillité. J’ai ensuite choisi avec Saskia les tissus, les accessoires, les coussins… Dans les couloirs, il y avait de la place pour aller au bout des choses, comme le démontre magnifiquement le papier peint exubérant au plafond. Même les issues de secours ont reçu cette apparence de haute qualité. Joli détail: les luminaires utilisés n’étaient même pas officiellement sur le marché à l’époque! Le penthouse est au propre et au figuré le couronnement de cette œuvre. Ici on retrouve la plus belle terrasse de Hasselt: la vue est enchanteresse. Ceci est associé à des espaces dans lesquels chaque détail a été soigneusement choisi pour gâter les visiteurs au maximum. Tout s’intègre parfaitement dans le concept: de la baignoire « îlot » aux serviettes, jusqu’aux produits de soin. La collaboration avec Saskia a aussi été un enrichissement absolu.

Anne Geerits: « Le lobby devait devenir un lieu où tout le monde se sent immédiatement le bienvenu. Dès que l’on pénètre en venant de la ville les escaliers supérieurs, on est enveloppé par le grand siège élégant, la splendeur végétale, les poufs, les accents de couleurs, le comptoir invitant en travertin… L’hôte regarde d’ailleurs avec approbation une œuvre d’art/portrait spécialement conçue pour lui. Ici aussi, un plafond cimenté offre un équilibre parfait entre une hospitalité exubérante et une apparence apaisante. C’est un endroit où l’on a une très belle vue sur les environs de la ville, tandis que la lumière du jour y pénètre avec gourmandise. C’est aussi un lieu central, d’où l’on a un accès direct à la partie ancienne, la nouvelle salle de réunion, le restaurant… Au restaurant, nous nous sommes également attachés à la complémentarité omniprésente. Le papier peint du couloir revient, tout comme le travertin du hall. La cuisine ouverte est un spectacle supplémentaire qui apporte confort et dynamisme, tout comme les plantes et le design ludique des menus, les couverts, la vaisselle… Comme mentionné, nous avons pu contribuer à façonner toute la marque. De haute qualité, mais jamais « raide », un peu comme le client lui-même.

Massimo Pignanelli: « Ce projet est un exemple typique de la façon dont nous préférons travailler: à partir d’un dialogue ouvert, dans lequel l’écoute est au moins aussi importante que la parole. UAU collectiv vise toujours une symbiose parfaite entre plan directeur, l’architecture, l’intérieur et l’image de marque. « UAU » signifie également la stupéfaction… les réponses enthousiastes suggèrent que nous avons également réussi notre objectif dans ce domaine. »

Texte: Sijmen Goossens
Photos: Philippe van Gelooven

‘UAU’ collectiv
t. 011 80 09 40
Kunstlaan 18 bus 3 – 3500 Hasselt
info@uaucollectiv.com – www.uaucollectiv.com