Verhaeghe & Flamang Architects
Durabilité, minimalisme, intégration dans le paysage. Avec ces mots clés, Verhaeghe & Flamang Architects ont construit une maison de vacances avec un espace événementiel et de séminaire ainsi qu’une maison qui ne fait qu’un. La rénovation des bâtiments existants a immédiatement semblé une tâche difficile, il a donc été rapidement décidé de recommencer la conception à partir de zéro. Le site est situé dans une zone agricole de grande valeur, ce qui impliquait la prise en compte de réglementations urbanistiques spécifiques. Dès la première esquisse, un nouveau bâtiment a donc été choisi dans lequel toutes les dépendances ont été immédiatement intégrées au concept. La stricte séparation entre les fonctions d’habitation et les fonctions publiques a été le point de départ du projet. La maison pourrait ainsi être parfaitement orientée vers le sud. Les fonctions publiques seraient alors, pour ainsi dire, situées perpendiculairement à ce volume principal, de sorte que la vue y serait orientée est-ouest.
« Une partie de la mission consistait à concevoir le concept de manière à ce que l’hébergement des invités ait le moins d’impact possible sur la maison », explique Peter Verhaeghe. « Cela, avec les règlements d’urbanisme, était un défi certain pour la configuration des bâtiments. Heureusement, nous avions également à nos côtés un architecte de la ville qui était ouvert d’esprit et qui a participé à notre histoire ». Tout ce qui était là en termes de volume pouvait être reconstruit, à condition que la destination soit conservée: la maison devait garder sa fonction d’habitation et la grange devait rester une grange. Cela a donné l’avantage que toutes les fonctions, y compris le bâtiment physique, pouvaient être liées les unes aux autres. De cette manière, le site pouvait, pour ainsi dire, être divisé en deux et l’intimité de l’habitation était préservée. Dès le début, l’intention était aussi d’optimiser le volume autant que possible. Le site offrait 4 500 m3 de bâtiments et ceci devait être égalé.
En termes de design, un style a été recherché qui cadrerait de toute façon avec le caractère rural. « Dans chaque ville ou commune, il est assez difficile de passer à une version totalement moderne dans une zone agricole », explique le duo d’architectes. « C’est pourquoi nous avons recherché une version du principe du toit en batière la plus moderne possible ». Cette pensée s’est traduite par des surfaces de toit et des façades épurées qui étaient recouvertes d’un seul matériau. En concevant aussi les extrémités des batières comme des surfaces de maçonnerie massives fermées dans une brique de parement coordonnée, on voit un design très spécifique avec une touche moderne qui s’intègre parfaitement dans l’environnement naturel. La maison de vacances, qui a reçu le nom apaisant « Echo Lodge », s’affuble (tout comme la maison) d’une coque métallique de cuivre. Cette peau de cuivre a été tirée de la crête au-dessus de la base du toit jusqu’au niveau du sol. Le placage de cuivre agit comme une sorte de code-barres dans lequel alternent des bandes de cuivre larges et plus étroites. Cette verticalité s’équilibre avec les volumes allongés et est aussi un clin d’œil à la zone boisée. « La peau métallique a de toute façon un caractère ludique et crée un motif aléatoire sans que l’on ait à faire un effort supplémentaire pour définir une architecture de façade », explique l’architecte. La peau de cuivre est un produit naturel qui se patine magnifiquement et se conserve avec le vieillissement. Cela correspond parfaitement aux souhaits du client qui voulait surtout se concentrer sur des matériaux naturels et durables. « Une idée que nous approuvons pleinement », dit-il. « Même s’il s’agit de très grands bâtiments, ils sont très légers et s’intègrent parfaitement dans l’environnement verdoyant ». En plus du cuivre, le bois a été utilisé pour la menuiserie extérieure et le béton pour le sol à l’intérieur et le carrelage dans la cour qui a d’ailleurs été posée par « Buro voor Buitenruimten ». La dépendance, qui est en fait séparée du reste, était en zinc. « Pour une dynamique supplémentaire sur le site, nous avons utilisé une matérialisation différente pour ce bâtiment utilitaire », ajoute l’architecte. « La même forme pure de toit à batière revient, mais nous venons de lui donner une interprétation différente ». La construction ici se compose d’acier galvanisé avec une peau de zinc. Le cadre en acier a ensuite été rempli de bois. La même verticalité a été poursuivie avec le zinc et c’est un clin d’œil ludique aux autres bâtiments. Ce bâtiment utilitaire sert, entre autres, de salon couvert et de loft de jeu pour les hôtes de la maison de vacances.
Verhaeghe & Flamang Architecten attache une grande importance aux axes lumineux et visuels dans chaque conception. Ici, c’était encore plus une priorité, car la visibilité est très impressionnante. « C’est l’un des rares endroits du sud-ouest de la Flandre où on ne voit aucun bâtiment autre que celui dans lequel on se trouve. C’est pourquoi nous avons opté pour de très grandes fenêtres qui dessinent presque littéralement cette vue magnifique ». Les façades du côté sud de la maison et du côté ouest de la maison de vacances ont été entièrement ouvertes. La deuxième partie des grandes fenêtres coulissantes glisse complètement dans le mur afin que l’on puisse interagir au maximum avec l’environnement. Pour le programme intérieur, il s’agissait d’interpréter le plus largement possible les espaces du rez-de-chaussée. La plus grande aile est donc constituée de grands espaces ouverts où le couple qui a construit peut facilement recevoir de grands groupes. Dans un cadre touristique, mais aussi pour organiser des séminaires ou des réunions d’affaires. Le rez-de-chaussée se compose d’un grand séjour avec une cuisine ouverte et une salle de réunion spacieuse et entièrement équipée. Les matériaux naturels de l’extérieur sont également importants à l’intérieur. Pour l’aménagement de l’intérieur, c’est Minus qui a été sollicité.
Un sol en béton, un mobilier intemporel en bois chaleureux associé à des couleurs neutres et des tons terreux dégagent une atmosphère de tranquillité. Puisqu’il s’agit d’un immeuble de plain-pied avec un toit, il s’agissait de trouver une solution pour créer suffisamment d’espace pour les chambres à l’étage. En élevant l’étage à quatre au lieu de trois mètres, des ouvertures de fenêtres pouvaient être réalisées dans la section de façade verticale. Ceux-ci fournissent une lumière supplémentaire au hall de nuit et aux chambres. À l’intérieur, ces fenêtres sont au niveau du sol, de sorte que les puits de lumière pouvaient être évités et que l’harmonie de l’architecture a été renforcée. À l’étage, un programme a été développé dans le cadre légal d’un maximum de 32 lits. « Nous avons opté pour un aménagement logique de la zone nuit », explique l’architecte Marjan. « Le couple qui construisait voulait des chambres avec une occupation possible optimale, chacune avec sa propre cellule sanitaire. Nous avons cherché un équilibre ici et avons pu fournir huit chambres pour trois à six personnes ». Les chambres s’ouvrent toutes sur un long hall de nuit. Le même principe a aussi été appliqué pour la résidence. Le même multiplex en bouleau revient dans toutes les chambres. Les chambres décorées simplement ont une touche scandinave. Au rez-de-chaussée, entre la maison et la maison d’hôtes, il y a aussi un logement pour les personnes à mobilité réduite.
Pour la production d’énergie, un système énergétique alternatif a été choisi, à savoir un brûleur à pellets. « Afin d’avoir une capacité suffisante pour toutes les chambres et de contrer une grande consommation sanitaire en même temps, nous devions trouver un système permettant d’atteindre des températures élevées à un débit élevé et à un rythme rapide », explique Peter. Le système fonctionne comme un brûleur classique et utilise des pellets recyclés qui sont stockés dans un silo à pellets. Il est installé au sous-sol. Une autre partie de la cave est aussi aménagée comme une « black box » avec toutes les facilités pour organiser une fête. Verhaeghe & Flamang Architects insistent sur le fait que chaque client doit avoir un projet unique. Avec Echo Lodge, ils ont certainement atteint leur objectif. « Pour ce projet, nous avons eu l’opportunité de travailler avec une peau de cuivre, ce qui n’est certainement pas évident. L’aspect extérieur peut donc être qualifié à tout le moins d’unique. Nous n’avons pas eu à faire de compromis. C’est ainsi que nous l’avons envisagé », semble-t-il. « Un véritable lieu design dans une oasis de verdure », peut-on lire sur le site internet d’Echo Lodge (www.echolodge.be) et cela résume parfaitement la situation.
Texte: Sandra Wybo
Photos: Inge Nollet