Pascal Bilquin ı Studio Daskal Laperre

Pascal Bilquin ı Studio Daskal Laperre

Maison pavillon moderniste dans les bois de Courtrai

 

Avec l’architecte et ami de longue date Pascal Bilquin, l’architecte d’intérieur Stéphanie Laperre a construit une nouvelle maison pour elle et sa famille. Le résultat est digne de figurer dans les magazines: une maison en L aux allures de pavillon, inspirée par la nature environnante luxuriante et le minimalisme artisanal dont ils sont tous les deux fous. Stéphanie Laperre et Pascal Bilquin se con-naissent depuis plus de vingt ans. Leur première rencontre a eu lieu grâce à Vincent Van Duysen, où ils ont tous deux passé une grande partie de leur carrière professionnelle. « À l’époque, Pascal était architecte de projet pour une mission sur laquelle j’ai également travaillé », explique Stéphanie Laperre. « Je me souviens avoir été immédiatement impressionné par son expertise technique. Plus tard, après que nous ayons suivi notre propre route professionnelle, nous avons continué à nous voir. »

 

Après leur passage chez Van Duysen, les deux architectes ont ouvert leur propre bureau. Bilquin sous son propre nom, Laperre en étant la moitié du Studio Daskal Laperre, l’agence de décoration d’intérieur qu’elle dirige depuis treize ans avec Daphné Daskal. « Nous travaillons encore régulièrement ensemble. Il existe une relation qui fonctionne bien: Pascal et nous nous entendons parfaitement. Il sait traduire comme aucun autre ce que Daphné et moi avons en tête. » Il n’est donc pas étonnant que Pascal Bilquin fût l’homme idéal pour aider à concevoir la propre maison de Laperre. Il y a quelques années, le couple originaire de Flandre-Occidentale est tombé sur une maison pavillon inachevée juste à l’extérieur de Courtrai. En raison d’un différend juridique, le chantier a été fermé pendant un certain temps, après quoi le terrain a été remis sur le marché. « Malheureusement, nous avons démoli cette maison, dit Laperre. « Nous avons joué pendant un certain temps avec l’idée de simplement construire sur les fondations existantes, mais au final, nous voulions faire quelque chose de complètement nouveau, orienté autour d’un patio central. »

 

La maison est située dans la périphérie verte autour de Courtrai. Un quartier où se trouvent plusieurs bungalows modernistes des années 60 et 70. La maison de Laperre s’y intègre bien grâce à sa typologie et sa finition. « Beaucoup de gens de la ville ont construit ici une maison de campagne dans un style pavillon. Notre maison fait référence à cela, même si on ne peut pas vraiment l’appeler un bungalow », explique-t-elle. À l’avant, un long mur de jardin protège le carport couvert au niveau de l’entrée. Cela crée une cour confortable. De là, le volume principal s’étend sur la parcelle en forme de L. La jambe horizontale compte une couche, la verticale deux. À l’arrière, le double niveau repose sur un socle qui absorbe les pentes naturelles du terrain. La piscine est donc légèrement plus basse, de sorte qu’elle constitue une partie discrète de l’expérience de vie. « En fait, la maison se compose d’un pavillon associé à un volume à double poutre qui flotte en partie sur le site », explique Pascal Bilquin. « La forme est principalement liée à l’ensoleillement optimal et aux plus belles vues. Stéphanie voulait par exemple du soleil dans la cuisine le matin. Cela signifiait qu’une seule partie du L obtiendrait une superstructure. En plus, nous voulions inclure autant que possible la nature dans la conception. Jardin, architecture et intérieur sont pour ainsi dire nés d’un seul mouvement. On le remarque très bien lorsque l’on se promène ici. L’intérieur et l’extérieur forment une seule entité. Le choix d’une profusion de verre et d’une palette de matériaux très naturels renforce ce sentiment. »

 

Depuis l’entrée, on a une vue directe sur le jardin. Si on tourne à gauche, on se dirige vers deux salons alignés l’un sur l’autre, chacun avec une atmosphère et une expérience différentes. « L’un est plus caché, une sorte de coin télé. L’autre est plutôt un lieu de rencontre où l’on se retrouve entre amis et en famille », explique Laperre. Si on poursuit directement depuis l’entrée, on atteint la cuisine via un bureau à domicile. Quel que soit le côté que l’on choisit, il y a partout des vues sur d’autres espaces ou sur le paysage. « L’enchaînement logique des espaces, la diversité des lumières et la multitude des axes visuels sont essentiels pour l’expérience de la maison », précise Bilquin. « Ici on a toujours un contact visuel les uns avec les autres, même si on ne se trouve pas dans la même pièce. Où que l’on se trouve, on peut toujours voir et sentir toute la maison. Depuis la cuisine, on regarde par exemple dans le salon et vice versa, sur la terrasse. Pourtant, il existe aussi des coins tranquilles, où l’on peut se retirer en toute tranquillité. Le design est très ouvert. Cela apporte en même temps une certaine intimité. » Stéphanie Laperre: « C’est une maison où tout a été pensé. Comment vous arrivez en voiture, où vous enlevez vos chaussures, comment vous recevez les gens, où les enfants font leurs devoirs: tout cela est très logique et va de soi. C’est une maison qui fonctionne pour nous en tant que famille et qui nous fait nous sentir très bien. »

 

Tant à l’extérieur qu’à l’intérieur, la maison a une apparence calme et modeste. Les au-vents en briques pâles et en béton font référence aux villas peintes en blanc du quartier. Le « chipper » a été choisi: une technique de maçonnerie dans laquelle la façade est finie avec un mortier spécial pour lui donner une nuance supplémentaire. L’aspect change en fonction de la lumière et du temps. « Cette maison est d’une grande qualité artisanale », précise Pascal Bilquin. « Nous avons principalement opté pour des matériaux naturels qui ont été traités de manière traditionnelle. Les auvents en béton ont par exemple été coulés sur place, ce qui renforce le sentiment d’authenticité de la façade. Pour la même raison, nous avons opté pour l’acier qui possède plus de caractère que l’aluminium. Lorsqu’on voit la maison pour la première fois, on ne s’attend pas à ce qu’elle soit là depuis seulement quelques années. » L’ambiance traditionnelle et la finition naturelle se prolongent aussi à l’intérieur. Les matériaux, les couleurs et les textures sont coordonnés dans toute la maison. Parquet en chêne pâle, noyer, pierre bleue, peinture à la chaux, lin et cuir: l’ambiance est minimaliste et sobre, mais aussi chaleureuse et familiale. Le seul matériau plus ou moins expressif est le marbre vert de la cuisine qui est intégré à la fois sur le bloc-cuisine en acier et dans la niche. « Ma compagne Daphné m’en a convaincu, dit en souriant Laperre. « Mais ça colle parfaitement. C’est une belle référence à la forêt. Seules les couleurs que l’on trouve dans la nature ont été choisies ici. C’est l’une des raisons pour lesquelles cette maison est un endroit si paisible. »

 

Texte: Bart De Maesschalck
Photos:Tim Van de Velde & Cafeïne

 

Studio Daskal Laperre
Ave. Château de Walzin 11 ı 1180 Bruxelles
t. 0475 38 16 60
www.daskal-laperre.com
Pascal Bilquin
Kortrijksesteenweg 367 ı 9000 Gent
t. 0475 34 81 90
www.pascalbilquin.be