DESMET & LAMMENS architecten

DESMET & LAMMENS architecten

La situation est toujours une donnée importante dans la conception d’une nouvelle maison. Une parcelle d’angle est une source de défis supplémentaires. Carmen Lammens, du cabinet d’architectes Desmet & Lammens, a résolu le problème dans ce projet en aménageant les chambres à coucher dans un volume en demi-sous-sol, de sorte que l’espace de vie s’élève au-dessus du niveau du sol et donne sur la cime des arbres environnants. Un spectacle qui a par ailleurs été optimalisé dans la conception.

Un jeune couple sans enfant rêvait d’avoir sa propre maison près de Bruges. Sportifs, les propriétaires souhaitaient intégrer dans leur projet une salle de fitness et beaucoup de dynamisme. Sans pour autant perdre de vue la vision à long terme de l’habitation… Il y a cinq ans, ils ont finalement trouvé un terrain à l’angle de deux rues, occupé par un vieux bungalow. Celui-ci monopolisait beaucoup de place en bord de rue et occultait donc la vue. Il était même dérangeant aux yeux de nombreux riverains. Les plans de la nouvelle construction validés par les nouveaux acquéreurs pouvaient donc compter sur une large adhésion moyennant une meilleure intégration dans l’environnement.

Carmen Lammens essaie toujours d’introduire une part de jeu et de mystère dans ses constructions. Et de concevoir des habitations intemporelles qui suscitent la curiosité, sans tout dévoiler d’emblée. Et elle y est parfaitement parvenue avec ce projet. De même, malgré la difficulté du terrain sur un coin, elle a atteint l’objectif de fondre la maison dans son environnement. Carmen Lammens: « En raison de cette situation, il a fallu trouver une réponse appropriée. Nous avons donc attribué à la maison une nouvelle implantation, à la limite est de la parcelle. Ce faisant, le jardin à l’avant est plus spacieux. Le concept consiste en un jeu de volumes selon le principe « box-in-box ». Le volume noir de l’étage supérieur est entouré d’une enveloppe de briques. Le double carport situé à l’avant est intégré à l’architecture. Sans jonction avec la maison, il laisse circuler l’air et la lumière par un patio. Et pour mieux profiter des magnifiques hêtres de la région, nous avons interverti la disposition classique en plaçant les chambres à coucher au rez-de-chaussée et l’espace de vie à l’étage. Nous nous sommes efforcés de minimiser l’impact de la maison sur son environnement. D’où la décision d’aménager les chambres à coucher en demi-sous-sol, orientées vers le jardin, afin que la lumière puisse également y pénétrer et que l’interaction entre l’intérieur et l’extérieur soit maximale. Ensuite, tout est relié en demi-niveaux. »

La maison étant partiellement construite en sous-sol, les fonctions en demi-sous-sol bénéficient d’un contact avec la rue tout en préservant l’intimité. Cette remarque est valable pour la chambre principale, mais aussi la salle de bains, la chambre d’amis et la salle de fitness. La chambre principale, dont le dressing est accessible depuis la chambre par une porte dissimulée, ainsi que la salle de bain ont été conçues à la manière d’une suite hôtelière. Les pièces du bas sont desservies par un couloir central. Quelques marches donnent accès au rez-de-chaussée. L’entrée principale couverte est accessible via le carport et l’abri-vélos dissimulé. Le hall d’entrée et le couloir sont ouverts jusqu’en haut et relient ainsi les deux niveaux. Depuis le hall baigné de lumière, vous pouvez déjà voir la cime des arbres.

Quelques marches conduisent aux espaces de vie à l’étage, où l’expérience « box-in-box » est encore plus marquée. Surtout dans le coin salon, légèrement en contrebas par rapport à la cuisine et au coin repas, que vous rejoignez via quelques marches. Cet espace créant en quelque sorte un deuxième niveau de sol se distingue par son ambiance intime et renforce le sentiment de cocooning. Un coin bureau est intégré dans le meuble d’angle bas, qui accueille également le feu ouvert et la télévision. L’espace salon donne sur le couloir et le rez-de-chaussée via le puits de lumière, ainsi que sur les arbres environnants. Le sentiment « petit coin caché » du salon est donc souligné par la personnalisation. Il va de pair avec l’architecture de la maison et, découle outre des armoires, également d’un banc qui fait office de séparation entre le salon et la cuisine. Une bibliothèque basse – également intégrée dans ce séparateur – qui peut être utilisée depuis les deux fonctions, sert également de balustrade.

La cloison de séparation de la cuisine a également une double fonction. D’un côté, ce volume indépendant est couvert d’armoires de cuisine et de l’autre, il dissimule un vestiaire et un espace de rangement. Le salon, la cuisine et la salle à manger forment un L ; la salle à manger se prolonge dans un volume en verre en saillie. C’est aussi un élément accrocheur de la façade. Ce n’est pas un hasard s’il donne accès à une terrasse spacieuse depuis laquelle vous jouissez d’une belle vue d’ensemble sur les environs. On y accède depuis le jardin par un escalier en bois noir. Sur les deux niveaux, il y a toujours un contact et un accès au jardin, soit par des terrasses et des escaliers, soit directement. Il était également important pour le constructeur d’être en étroite relation avec le jardin et l’environnement extérieur. Grâce à la position discrète en demi-sous-sol, il a même été possible d’installer la baignoire devant une fenêtre, et depuis le lit, vous pouvez vous rendre directement sur la terrasse sans être vu…

Le couple a donné carte blanche à l’architecte en termes de conception, mais avait une préférence spécifique pour l’Infinitum, une brique de long format gris argenté de Vande Moortel. « Cette brique n’avait pas encore été utilisée en Belgique et le maître d’ouvrage souhaitait la primeur. Mais ce qui était important pour moi, c’était que la brique allonge le volume global – tout bien considéré assez compact – en accentuant les lignes horizontales. Les volumes en briques alternent avec des lattages en bois verticaux et, bien sûr, avec de grandes fenêtres en aluminium noir, créant ainsi une palette de matériaux paisible qui s’intègre parfaitement à l’environnement boisé. Un claustra rehausse également la façade. Celui-ci dissimule le dressing de la chambre principale. »

À l’intérieur, la matérialisation écrit d’une part une histoire de blanc neutre, qui, combinée aux grandes surfaces vitrées, devient une toile pour la nature environnante. Cela s’exprime dans la cuisine – au milieu de la forme en L – entièrement réalisée en Corian. D’autre part, elle s’imprègne de matériaux chauds comme le bois. Certains détails viennent ainsi jouer la carte de la chaleur, comme le parquet en chêne dans le coin salon, qui se prolonge dans le banc. Le mur d’armoires basses du salon et les armoires murales de la cuisine sont en stratifié noir. Outre le parquet, le maître d’ouvrage a également opté pour un sol coulé. Pas blanc, mais bien gris clair, pour un peu plus de facilité d’entretien, tout en s’intégrant à la palette intemporelle de la maison.

« Plutôt que d’opter pour des pièces explicitement grandes, le maître d’ouvrage souhaitait des pièces compactes, mais de qualité, avec une belle finition. Une grande attention a été accordée aux détails tels que le dressing dissimulé ou le bureau impeccablement intégré dans le mur d’armoires basses, avec le feu ouvert et la TV. Toute la maison a fait l’objet d’une importante personnalisation; aucun espace n’est donc perdu. »

Mais la plus grande réussite a sans doute été d’améliorer la vue depuis la rue en relevant les défis liés à la situation d’angle de la parcelle. « Créer une bâtisse attrayante sur le plan architectural, tout en restant en arrière-plan et en se fondant dans l’environnement était un sacré défi. Et je pense avoir atteint l’objectif avec mon mari Phiippe Desmet, chargé de la mise en œuvre technique. Le volume « sommeil » en demi-sous-sol combiné à une matérialisation appropriée a permis de réduire autant que possible l’impact et le volume de cette habitation intemporelle et économe en énergie. Par rapport à l’ancien bungalow, la vue depuis la rue est maintenant beaucoup plus sereine et ce coin proéminent peut enfin respirer. »

Texte: Sam Paret
Photos: Nick Cannaerts

 

DESMET & LAMMENS architecten – Carmen Lammens en Philippe Desmet
Kooidreef 2 ı 8200 Brugge
t. 050 24 07 47
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