A2D architecture 2 design
Un bâtiment historique reprend vie après sa restauration et sa rénovation
Le Pauscollege, sur la Hogeschoolplein à Louvain – une référence dans la ville – était complètement délabré. Jusqu’à ce que A2D reprenne le complexe historique en mains. Tous les éléments historiques ont été restaurés dans leur état d’origine, avec quelques interventions inventives réussies, mais des installations estudiantines supplémentaires ont également été réalisées sur le site. Le bâtiment emblématique a donc été rénové avec succès et la vie y est à nouveau trépidante. Comme cela doit l’être dans une vraie ville universitaire…
Bâtiment de style classique, le Pauscollege avait été construit par le pape Adrien VI en 1523. Le chef de l’Église de l’époque avait fait ses études à l’université de Louvain, où il a obtenu le titre de docteur en théologie en 1491. Au départ, l’université était réservée aux étudiants en théologie défavorisés. Plus tard, lorsque Louvain s’est muée en une ville étudiante prospère, celle-ci a été agrandie et a fini par comporter quatre ailes continues de deux étages, disposées en rectangle autour d’une cour intérieure. Les architectes Corthouts et Ghenne la transformèrent ensuite et l’architecte Louis Montoyer la dota d’une nouvelle aile. Mais à la fin du 18e et au début du 19e siècle, le collège a connu une période difficile. À diverses périodes de l’histoire, le bâtiment a notamment servi d’hôpital et de caserne. Depuis 1835, la fonction est à nouveau le logement d’étudiants en philosophie et en littérature de la KUL. Depuis 1973, le Pauscollege est également classé monument historique.
La KULeuven a toutefois pris conscience que le bâtiment avait besoin d’une remise en état. Les installations estudiantines existantes étaient vétustes et ne répondaient plus aux normes actuelles, une colonie de pigeons y avait élu domicile et des éléments historiques menaçaient de disparaître. Mais le bâtiment étant classé, et compte tenu du système de subvention et du labyrinthe bureaucratique d’aujourd’hui, le processus a été très long. Finalement, c’est la candidature d’A2D qui a été retenue. Bruno Delva : « Le fait que, pour le volet restauration, nous nous soyons associés à Barbara Van Der Wee, experte en conservation du patrimoine et spécialiste d’Horta, qui enseigne également la restauration à la KUL, a certainement joué en notre faveur. Nous avons étudié ensemble et collaborons occasionnellement sur des projets. Barbara a pris en charge l’étude archéologique préliminaire lors de la première phase du projet. D’autre part, quelques-unes de nos références avaient retenu l’attention des décideurs, comme le centre administratif de Vuurmolen, à Overijse. Ce moulin à grains industriel est également un monument protégé et nous avions mené à bien ce projet avec la même équipe. Notre vision, qui consiste à respecter au maximum l’existant et à nous positionner au second plan, en tant qu’architectes, pour remettre humblement un bien immobilier existant aux normes modernes, a convaincu, de pair avec quelques autres paramètres. »
Plus de 280 chambres d’étudiants sont réparties dans ce vaste complexe. Tout l’art consistait à conserver, dans une certaine mesure, une dimension humaine. Sur le plan, A2D a choisi de diviser chaque étage de chaque aile en prévoyant deux cuisines communes et noyaux sanitaires à l’extrémité de chaque couloir. De cette manière, les communautés estudiantines se limitent à 14 étudiants maximum.
Le cahier des charges prévoyait également d’augmenter le nombre de chambres d’étudiant. « Dans l’aile droite du collège Maria-Theresa, il y avait encore quelques petits auditoriums qui étaient tombés en désuétude. Nous les avons démantelés et remplacés par des chambres d’étudiant. Les hauts plafonds du bâtiment nous ont permis de créer des mezzanines, comme dans l’aile gauche. L’étage mansardé du côté de la rue était également inhabité, à l’exception d’une colonie de pigeons. Nous avons également pu y créer des chambres supplémentaires après démantèlement et rénovation. »
Lors de ce genre de rénovation, beaucoup de choses « remontent à la surface » et il faut alors décider ce que l’on garde ou pas. « Plusieurs générations y ont passé leur vie estudiantine. Lors de la restauration, nous avons découvert sous le papier peint des dessins de 1968, en plein Flower Power, mais aussi des siècles précédents. Le bâtiment était très dégradé, mais pour préserver son caractère historique, rien n’a été entrepris pendant longtemps. L’aile gauche a été rénovée en 1967 par l’ingénieur-architecte Paul Van Aerschot, qui a également enseigné à la KUL. Cette aile a été rénovée avec respect pour satisfaire aux normes actuelles. Le reste des bâtiments a nécessité d’importants travaux de rénovation et de restauration. En effet, une adaptation à la législation et aux normes en vigueur en matière de sécurité, d’accessibilité et d’acoustique s’imposait. Nouveaux sanitaires, nouvelles conduites, ventilation, plafonds abaissés, revêtements des sols : nous avons essayé de trouver un bel équilibre entre le caractère historique du bâtiment et le confort contemporain. Nous avons tout de même réussi à doter chaque chambre d’au moins un lavabo car, comparées aux logements modernes pour étudiants, les chambres du Pauscollège étaient auparavant relativement spartiates. D’autre part, le budget est bien sûr également déterminant de ce qui est faisable et ce qui ne l’est pas, en particulier en termes de matérialisation
Alors qu’ils ont encore pu travailler avec un sol carrelé au rez-de-chaussée, le linoléum a été prescrit pour le reste du bâtiment. A2D a donc cherché une palette de couleurs appropriée afin d’apporter une touche de fraîcheur et une certaine intimité. Dans les cuisines communes à caractère industriel – notamment dotées de plans de travail en inox – le cabinet a contribué à la conception du mobilier, comme les bancs en contreplaqué avec, ici et là, une couche supérieure en formica pour accentuer la couleur. Le critère principal de la matérialisation, en particulier à l’intérieur, était la robustesse. En effet, les jeunes étudiants utilisent les infrastructures de manière intensive et fréquente. Les frivolités ne sont dès lors pas à l’ordre du jour. En outre, ils ont essayé d’aligner l’intérieur sur l’architecture et de faire entrer autant de lumière du jour que possible grâce à des interventions réfléchies sur les parois légères et les façades latérales, créant ainsi un environnement de vie et d’étude agréable pour les étudiants résidents.
Les menuiseries extérieures existantes, en chêne, étaient en bon état et ont pu être conservées. Quelques vitres ont été remplacées ici et là. La KUL a entrepris elle-même les travaux de rénovation et de peinture de l’extérieur autour de la cour. « Nous étions responsables du démantèlement intérieur, du nouvel aménagement et des modifications de toiture, y compris les nouvelles lucarnes. La dernière adaptation est à l’ordre du jour de l’année prochaine, lorsque l’ancien restaurant estudiantin Alma 3 sera remplacé par une grande salle d’étude/salle polyvalente où les étudiants pourront se réunir pour étudier. Le chantier complet aura duré deux ans au total et a été très intense. Sur le plan, toutes les chambres semblent identiques, mais en réalité, aucune ne l’est. Cartographier tous ces éléments et procéder aux métrés dans ce labyrinthe a vraiment été un travail de bénédictin. La détermination des plâtrages pouvant être conservés et de ceux qui devaient être remplacés a également nécessité beaucoup de travail. »
En raison du manque criant d’infrastructures pour les étudiants, toutes les chambres ont été immédiatement louées. Le Pauscollege est également idéalement situé, au centre de la ville. Le complexe de bâtiments historiques peut donc retrouver sa pleine fonction après cette rénovation et cette restauration. « Nous aurions aimé y apporter un peu plus de poésie en gardant encore plus de traces du passé, mais nous sommes dans l’ensemble très satisfaits du résultat final. C’est la symbiose réussie entre des éléments authentiques tels que les magnifiques fermes en bois du toit et les ajouts modestes qui confèrent au bâtiment une ambiance contemporaine. Nous trouvons également que notre intervention visant à créer des communautés plus petites et plus intimes par étage est très réussie. Après tout, arriver dans une grande ville en tant que jeune étudiant peut être angoissant. Il est dès lors rassurant, même dans un contexte à grande échelle, de trouver des groupes de vie à dimension humaine. Ces communautés facilitent les contacts sociaux et l’intégration. »
A2D architecture 2 design
Paardenmarktstraat 11
3080 Tervuren
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