BASIL architecture

BASIL architecture

Pavillon de jardin contemporain comme extension de maison

 

Lors de l’ajout d’une extension à une habitation existante, poursuivez-vous au départ de l’existant ou créez-vous une rupture ? C’est une question que de nombreux architectes se posent au moins une fois. Pour ce projet, BASIL architecture a résolument choisi la deuxième option. Le nouveau volume est pour ainsi autonome, et livre en sus une belle architecture.

 

Le client avait déjà soumis sa fermette classique à une rénovation partielle, mais lorsqu’il a eu l’opportunité d’acheter la parcelle voisine, il y a vu une occasion de profiter d’un jardin plus grand et de réaliser une extension de sa maison. Robin Van Beveren : « Le maître d’ouvrage souhaitait construire une entité rattachée à la maison en guise d’investissement. Celle-ci devait pouvoir éventuellement être dissociée pour devenir un logement séparé. La fermette existante était une habitation plutôt sombre qui n’avait pratiquement aucun contact avec le jardin. Sa première idée a donc été de concevoir une sorte de pool house pour la maison, qui pourrait également faire office de maison d’hôtes. Au cours du processus de conception, j’ai émis l’idée qu’il pourrait être intéressant d’intégrer l’espace de vie de la maison existante dans la nouvelle entité, puisqu’elle serait de toute façon mitoyenne. Le client pourrait ainsi avoir un dialogue plus intéressant avec le « nouveau » jardin. Tout naturellement, l’idée a germé de prévoir toutes les fonctions de jour dans la nouvelle entité avec une interaction maximale avec le jardin et d’accommoder les fonctions secondaires qui nécessitent peu de lumière du jour dans la maison existante. L’espace technique qui prend en charge les deux volumes se trouve dans un nouveau meuble situé au point charnière. »

 

Ainsi, dans la nouvelle constellation, tous les espaces de vie – salon, salle à manger et cuisine – se trouvent dans le nouveau volume. Les chambres et la salle de bains sont restées à l’étage de la maison existante, mais les fonctions du rez-de-chaussée ont été modifiées. L’ancienne cuisine est devenue une salle de loisirs, l’ancien espace de vie un coin télé confortable et la nouvelle unité technique a été installée dans l’ancienne salle à manger. Afin de pouvoir dissocier l’habitation en deux unités indépendantes à l’avenir, un espace nuit avec deux chambres et une salle de bains a été aménagé à l’étage du nouveau volume. « Celles-ci peuvent entre-temps servir de chambres d’amis ou de logement d’étudiant pour le fils aîné. Dans une perspective d’avenir, un espace supplémentaire a même été prévu au rez-de-chaussée pour ajouter une chambre et une salle de bains ultérieurement. Une entrée séparée est également possible. Tout a donc été conçu dans l’idée que les deux habitations pourront être dissociées plus tard ou faire office de « maison kangourou ». Le concept habitation pour la vie est ainsi également intégré. »

 

Pour la conception du nouveau volume, il a rapidement été évident que le style du volume existant ne serait pas conservé. Mais le maître d’ouvrage était de toute façon sur la même longueur d’onde. « Ils avaient découvert la maison de la série télévisée flamande « Die huis », dans laquelle Eric Goens avait accueilli plusieurs invités en Afrique du Sud. Notre approche, lors de la conception, a donc consisté à créer de grandes parois vitrées coulissantes et à favoriser une interaction maximale avec l’environnement. Nous avons donc positionné le nouveau volume perpendiculairement à l’habitation existante ; la forme pliée résulte d’une volonté de contraste délibéré avec la maison existante. D’un point de vue architectural, nous ne voulions donc pas établir de lien entre les deux unités. Mais bien en termes de matérialisation et de choix des couleurs, car nous ne souhaitions pas que l’annexe soit complètement hors contexte non plus. »

 

La forme globale de la galerie est coudée par rapport à l’habitation, dans laquelle le plan se replie. Cela crée un effet de surprise lorsque l’on passe devant l’ancienne entrée et que l’on pénètre dans l’espace de vie très largement ouvert, avec le coin salon, la salle à manger et la cuisine. Une autre salle polyvalente loisirs/jardin d’hiver dont les fenêtres peuvent coulisser complètement et devenir une sorte de terrasse couverte est attenante à cette pièce. À l’avant du volume, BASIL a créé une sorte de galerie caractérisée par de fines colonnes au rythme soutenu. Cette galerie fait également office d’auvent. Le coude du nouveau volume n’est par ailleurs pas dû au hasard. « Cela permet d’une part d’isoler la propriété des voisins et d’autre part de créer une sorte d’espace intérieur par rapport à l’habitation existante. Simultanément, cette intervention subtile évite de tout dévoiler d’emblée. Les cassures permettent également de créer des atmosphères, des points de vue et des interactions distincts. Cette approche architecturale rend donc le nouveau volume plus captivant et moins immédiatement lisible. Un autre avantage est que cela permet également de maintenir l’équilibre structurel du bâtiment. Les différents surplombs et échancrures se compensent, rendant le bâtiment techniquement équilibré, tandis que les surplombs créent des terrasses couvertes, un avantage appréciable sous un climat comme le nôtre. »

 

La structure principale du bâtiment est un squelette en béton avec des colonnes. La façade extérieure est entièrement en aluminium anodisé. Cela s’applique à la fois à la structure visible des colonnes et des profils, aux panneaux perforés utilisés comme finition de façade et à la menuiserie extérieure. Le choix de l’aluminium anodisé de couleur naturelle se prolonge également à l’intérieur, notamment dans l’îlot de cuisine. Cette palette de coloris gris discrets se poursuit dans le sol en béton poli et les finitions texturées des murs et des plafonds. La maison ne dégage toutefois pas de sentiment de froideur. Le jardin, l’environnement et la lumière du jour y contribuent largement, et les volumes mobiliers du salon et de la cuisine, en eucalyptus fumé, apportent une touche chaleureuse à l’ensemble. « Nous avons brièvement envisagé de travailler avec de l’acier galvanisé, car ce matériau était présent dans le volume ajouté à la maison existante il y a 15 ans, mais nous aurions alors largement dépassé le budget. En concertation avec l’entrepreneur Aelbrecht-Maes, le choix s’est alors porté sur l’aluminium en tant que rappel de la façade en raison de la qualité et du moindre coût en termes de transport et de montage. Ensemble, avec l’entrepreneur, nous avons ensuite affiné et détaillé la structure. Nous avons ainsi accordé toute l’attention nécessaire au socle du nouveau volume. Pour le présenter comme un véritable pavillon dans le jardin, nous lui avons donné un effet flottant, le faisant apparaître comme une construction légère. »

 

Non seulement le nouveau volume, mais aussi l’ancien logement ont été remis à niveau en matière d’énergie. La nouvelle extension est équipée d’une pompe à chaleur et exploite les principes géothermiques, des technologies qui ont également été mises en œuvre dans l’ancienne maison. De cette manière, elle est également parée pour l’avenir. Cette approche durable est une évidence pour BASIL. Chaque habitation réalisée par le cabinet est au minimum quasi neutre en énergie. Il en va de même pour cette maison, qui a été équipée d’un vitrage à haut rendement, de panneaux photovoltaïques, d’un système de ventilation D et d’un système de collecte des eaux de pluie. Pour les projets futurs, le cabinet mise même sur la récupération des eaux grises.

 

« Bien que nous ayons longtemps hésité à l’accepter en raison de la maison existante, ce projet nous tient à cœur pour plusieurs raisons. Tout d’abord, parce que nous sommes fans du nouveau volume. En termes de confort d’habitat et d’interaction avec l’environnement, il représente tout ce que la maison existante n’avait pas. En outre, le résultat final revêt une forme qui n’est apparemment pas associée à notre cabinet, en raison du choix d’un toit plat – une fois encore pour contraster avec l’existant – alors que la plupart de nos projets connus jouent avec différentes formes de typologies de toits inclinés. Je pense qu’un autre point fort de ce projet est le langage des formes, qui s’exprime à l’intérieur comme à l’extérieur. La matérialisation et la palette de couleurs sont également uniques, ce qui apporte de la variété dans nos réalisations et évite que l’on nous attribue trop facilement une signature particulière. Après tout, nous créons l’architecture à partir d’un contexte particulier, alimenté par les exigences du client. Cependant, nous nous efforçons toujours de parvenir à une description poussée des détails, un but que nous avons atteint ici, je pense. Non seulement en termes de définition des lignes, mais aussi dans la manière dont le nouveau volume se rattache à l’ancien. En prévoyant une surface vitrée du sol au plafond, il semble visuellement détaché du bâtiment d’origine, ce qui s’exprime encore plus joliment le soir. Mais c’est le sentiment de vacances que la propriété génère chez ses propriétaires qui constitue son plus grand atout. C’était la volonté expresse du client avec lequel le courant est bien passé et qui nous a accordé sa confiance. Nous avons trouvé une bonne réponse à sa demande avec ce projet. »

 

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