AAPROG – BOECKX. – B2Ai

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Repos, convalescence et guérison comme sur un nuage

Qu’est-ce qui caractérise un bon hôpital? C’est un endroit où les gens guérissent plus vite et de manière plus agréable. Parmi les facteurs caractéristiques d’un tel établissement, citons, surtout, des soins de santé de qualité, un bel environnement doté de vues et perspectives agréables, des espaces verts, de la couleur et la disponibilité de nombreuses activités. Le nouvel hôpital AZ Zeno, à Knokke-Heist, offre une réponse futuriste à toutes ces questions. En 2007, l’association momentanée AAPROG – BOECKX. – B2Ai a remporté le concours d’architecture lancé par l’ASBL Gezondheidszorg Oostkust pour la conception d’un nouvel hôpital à Knokke-Heist. Il se devait d’attirer le regard, architecturalement parlant, d’être très fonctionnel et d’être étroitement intégré à son environnement naturel. C’est pour répondre à ces attentes qu’est né le concept d’un nuage qui planerait au-dessus du paysage et pourrait pleinement interagir avec celui-ci. C’est aussi une manière de créer des axes de vue intéressants sur les environs, qui verront bientôt l’adjonction d’un nouvel élément visuel, à savoir l’aménagement d’un second terrain de golf, avec différents bassins en guise de tampon. De par sa forme, le bâtiment fait penser à une œuvre surréaliste de René Magritte. Il ne s’agit pas seulement de créer un nouveau monument en guise de point de repère.

La conception des façades ouvertes découle également du souhait du maître d’œuvre d’offrir aux patients une vue aussi large que possible sur le golf. Le bâtiment se caractérise par trois ailes qui s’articulent autour d’un grand patio central, le patio E. Au centre, sous la base des ailes, se trouve le rez-de-chaussée, de taille réduite par rapport au reste du bâtiment, essentiellement construit en verre transparent pour préserver la vue au maximum. La surface disponible et les fonctions y sont réduites. Vous y trouverez simplement le grand noyau central, avec deux noyaux de circulation verticaux, constitués à chaque fois de quatre ascenseurs et d’un escalier, puis un auditoire, un magasin, une cafétéria avec terrasse extérieure et un restaurant VIP. Le niveau du rez-de-chaussée est également appelé la « rue des soins » (zorgstraat). Chaque aile s’étend sur trois étages et présente, de nouveau, un patio central ouvert et un salon avec terrasse extérieure à chaque extrémité, assurant une liaison suffisante avec l’extérieur. Toutes les chambres se trouvent du côté extérieur de chaque aile et sont dotées d’une fenêtre basse aussi large que la chambre, offrant une vue maximale. L’intégration de ces patios permet de créer une plus-value en comparaison avec les aménagements classiques en T ou en L et donne au bâtiment son caractère ouvert. Autour des patios, vous trouverez également les consultations liées au département con- cerné, ce qui permet d’éviter le « va-et-vient » externe. Les chambres elles-mêmes sont spacieuses et sobres, mais chaleureusement équipées – châssis en bois de chêne autour des fenêtres, planchers en PVC avec motif et œuvre d’art apaisante au mur – avec une cellule sanitaire qui peut, le cas échéant, être fermée à l’aide d’une paroi à verrou. Elles ont été conçues de façon à pouvoir changer de fonctionnalité à l’avenir. Le bâtiment est inondé de lumière et parfaitement intégré dans la nature, même en sous-sol. Une des exigences du projet était de relier la « rue des soins » (zorgstraat) aux services accessibles au public, au niveau du sous-sol. Dans ce cas, il s’agit d’un niveau situé l’entresol du sous-sol, pour lequel nous avons travaillé avec un système de cours anglaises. Ce système permet de laisser la lumière du jour, et par extension la nature elle-même, pénétrer partout à l’intérieur, mais sans déranger les patients en cours de convalescence. Au niveau du sous-sol, l’élément qui attire immanquablement le regard est le couloir de communication, qui a été aménagé comme une boucle. Cet escalier incurvé et penché est doté d’une finition en verre et en inox réfléchissant. Il conduit les patients au centre de revalidation, le service le plus important à ce niveau. Une autre réalisation importante fut la création de la zone de méditation, qui est intégrée à la façon d’un cocon, sans aucune fermeture, et donne aussi, bien entendu, accès à la cour anglaise. Plus les services sont « techniques », et plus ils auront tendance à se trouver logés de l’autre côté de ce niveau, plus fermé. Les laboratoires, la pharmacie centrale, la radiologie, la morgue et un accès au service des urgences et pour les fournisseurs. Néanmoins, vous ressentez ici aussi une impression d’ouverture, et la présence de la cour anglaise offre la possibilité de faire entrer la nature dans le bâtiment. Les vues essentielles sont ainsi garanties. Pas seulement pour les patients ou les visiteurs, mais aussi pour le personnel qui doit travailler quotidiennement sur place. La partie technique, au premier étage, est essentiellement occupée par les salles d’opérations et les chambres pour les patients de la clinique de jour. L’hôpital du futur dispose donc de tous les services nécessaires, mais aussi d’un petit quelque chose en plus. La rue des soins (zorgstraat), entièrement vitrée, assure une transition douce et feutrée entre le niveau en sous-sol, classique et relativement peu ouvert, et la superstructure supérieure, dont les ailes sont soutenues par 13 colonnes en forme de paniers. C’est la première construction dans laquelle la technologie de construction des ponts a été appliquée pour pouvoir maintenir le rez-de-chaussée libre et lumineux. Les façades extérieures continues à chaque étage constituent un élément décisif. Elles se composent de deux revêtements de façade vitrés, situés à un mètre d’écart l’un de l’autre, et permettent aux patients d’ouvrir leurs fenêtres sans problème. Au troisième étage, qui abrite moins de services, se trouve un espace libre comprenant une grande terrasse de toit, avec un jardin de toit, dont les patients du service de psychiatrie peuvent profiter. La circulation autour de l’hôpital se déroule de manière aussi simple et compacte qu’à l’intérieur, grâce à des parkings pour voitures et vélos situés à proximité. Les bus peuvent rouler jusqu’à l’entrée principale, en-dessous de l’une des ailes du bâtiment. De cette façon, la construction assure aussi un rôle de protection et permet aux gens d’embarquer et de débarquer confortablement. La distance jusqu’au bâtiment abritant la dialyse et la cuisine, bâtiment développé selon un concept ouvert similaire, est également négligeable. La grande cuisine dispose en outre d’une connexion directe avec la partie technique de l’hôpital, via un tunnel souterrain. Le troisième bâtiment du site est le bâtiment énergétique, où sont réunis tous les approvisionnements énergétiques néces- saires au fonctionnement de l’hôpital.

Pour participer à un avenir durable, nous avons également fait un choix évident en op- tant pour l’application de dispositions durables et économes en énergie, mais naturellement sans faire le moindre compromis au niveau des exigences élevées de confort. Une chaudière à biomasse, une unité de cogénération et un système de stockage d’énergie dans des trous de forage, entre autres choses, contribuent à garantir une production énergétique durable. Une agréable chaleur rayonnante est diffusée dans chaque chambre par les plafonds, et est réglable individuellement. La façade extérieure du bâtiment fait, en outre, office de couche protectrice contre l’air marin froid et les poussières. Cette couche vitrée, avec une sérigraphie blanche, laisse passer environ 50% de l’énergie du soleil. Il s’agit d’un compromis entre les conditions estivales caniculaires, où la surchauffe est évitée, et les conditions hivernales, où 25% d’économies d’énergie peuvent être enregistrées grâce au réchauffement naturel. La sérigraphie exerce aussi un effet d’atténuation du mouvement horizontal, lui permettant d’évo- luer de manière fluide et ininterrompue. Elle permet à une façade « vivante » d’accompagner les modifications des conditions météoro- logiques. En-dehors d’une grande quantité de verre, la façade extérieure comprend du crépi. Ce revêtement de façade est posé sur une couche isolante de 16 cm qui renforce la performance énergétique du bâtiment. Tout comme les châssis en bois, qui susci- tent de surcroît chez les patients un agréable sentiment de « comme à la maison ». Dans les châssis et les lamelles, entre les parois de la façade double, un subtil accent de couleur a été introduit, en lien avec les quatre couleurs de base de l’arc-en-ciel. Ces couleurs se répètent à l’intérieur, dans les patios et les cellules sanitaires de chaque aile.

L’arc-en-ciel est un signe d’espoir, et c’est bien ce que cet hôpital du futur veut offrir à chacun. L’espoir d’une guérison rapide réalisée de la manière la plus agréable possible. Au sein d’une oasis de lumière et de verdure qui pénètrent dans le bâtiment de tous les côtés à la fois. C’est ainsi que la guérison commence.

Texte: Sam Paret
Photos: B2Ai

 

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