WIT architecten – Lens°Ass Architecten

WIT architecten – Lens°Ass Architecten

Les exigences acoustiques ont déterminé la conception du nouveau bâtiment qui donne un nouveau cachet à la ville

À Deinze, les académies communales de musique, d’arts de la parole et de danse, tout comme l’académie des beaux-arts, se trouvent depuis plusieurs années dans l’ancienne école communale, dans quelques anciens bâtiments d’une fabrique, la Zijdeweverij, dans le bâtiment d’entreprise située sur le Leiedam et dans le Tabaksdepot Vandercruyssen. Tous ces bâtiments affichent un caractère particulier, mais ils ne sont plus adaptés à l’accueil d’un nombre toujours grandissant d’élèves. Afin d’assurer le bon fonctionnement des académies, la ville s’est vue contrainte de réaménager et d’agrandir le site et, si possible, d’apporter une plus-value architecturale. Un concours a été organisé et le concept global de Lens°Ass Architecten & WIT architecten a été déclaré vainqueur à l’unanimité.

Les deux bureaux d’architectes ont décidé de travailler ensemble pour cette mission dont la rénovation et la restauration des bâtiments existants seront surtout assurées par Lens°Ass Architecten tandis que WIT architecten s’occupera de la nouvelle con- struction. Il a très vite été très convenu que les caractéristiques et l’histoire de ces bâtiments – qui affichent certaines faiblesses, certes, mais surtout des qualités – devraient être le plus possible conservées. Cela revenait en fait à analyser, sur la base des directives, quelles fonctions les bâtiments étaient capables de remplir et quelles autres ne pouvaient pas être assurées en l’état. Pour ces dernières, une solution devait être trouvée. Il va de soi qu’il n’était pas possible d’organiser des prestations acoustiques répondant aux normes actuelles dans les bâtiments existants. Voilà pourquoi toutes les leçons de musique sont organisées dans le nouveau bâtiment.

Afin de profiter de façon optimale de l’aspect acoustique et faire en sorte que le nouveau bâtiment traverse le temps sans encombre, le spécialiste en acoustique, Daidalos-Peutz, a conseillé de prévoir suffisamment d’espaces avec de hauts plafonds. Un volume suffisant est effectivement nécessaire afin d’obtenir un son de qualité. C’est pourquoi un volume impressionnant a été prévu pour le nouveau bâtiment qui, d’une part, domine de manière imposante le bâtiment existant et, d’autre part, cherche à s’y annexer. La forme a donc été déterminée par un ensemble d’exigences acoustiques, de prescriptions urbanistiques et d’ambitions. Ils sont ainsi parvenus à travailler avec une sorte de toiture à double couches, sur une structure inférieure. Cette toiture monumentale commence à peu près là où les autres toits démarrent, à hauteur de la corniche des maisons environnantes.

 

En-dessous se cache désormais une impres- sionnante salle polyvalente pour des activités musicales et de danse. La vision de Lens°Ass Architecten et de Wit architecten, c’est à dire une organisation claire et réalisable de la reconversion, a également pu compter sur le soutien de l’adjudicateur. Au moyen d’un bon échelon- nement, le fonctionnement des académies peut être garanti sur le site existant. Sauf pour le nouveau bâtiment qui a maintenant été délivré, des adaptations indispensables – mais limitées au minimum – doivent être apportées aux bâtiments existants, ce qui mène à un processus de déménagement bien huilé: acquis neufs, des bâtiments vides peuvent être construits pour répondre le plus efficacement à leur fonction et libèrent à leur tour de l’espace. Le choix le plus im- portant concernant les bâtiments d’usine est peut-être la rénovation et la transformation de la toiture à redans partiels. Les architectes souhaitaient la conserver en raison de son important apport de lumière – un élément important pour l’académie de dessin et de peinture. Ensuite, les travaux se concentrent surtout sur l’isolation, le réaménagement et la rénovation, mais en maintenant le carac- tère des bâtiments actuels. C’est pourquoi les éléments techniques, qui seront moder- nisés le cas échéant, restent visibles. Cette façon de rénover de manière systématique sur plusieurs années est assez nouvelle et fait partie d’un projet plus important visant au développement de la ville de Deinze. À l’avenir, les plus anciens bâtiments, où l’académie de dessin se trouve actuellement, seront soigneusement rénovés, et en par- ticulier la Teekenschool, un joli bâtiment construit en 1938 dans l’entre-deux-guerres. Ceux-ci abriteront plus tard un lieu poly- valent avec foyer/cafétéria.

La circulation entre tous les bâtiments, anciens et neufs, est centralisée dans la soierie, à côté du nouveau bâtiment et avec l’entrée principale dans la Kalkhofstraat. Un énorme avant-toit restitue l’alignement et relie les bâtiments accolés. Il forme une sorte de zone kiss & ride et une zone d’attente pour les visiteurs. La transformation de la Kalkhofstraat cadre aussi dans cette optique. Un jardin commun est inséré entre l’ancienne école communale et le nouveau bâtiment. La situation du complexe au milieu d’un bloc d’habitation dans le centre-ville n’était pas pour faciliter les travaux. Le plan a tenu compte le plus possible du bien-être du voi- sinage. Aucun volume ne sera modifié sur les limites des parcelles. La vue depuis les jardins alentours reste donc identique et intime. Le nouveau bâtiment qui était essentiel est certes plus imposant, mais se trouve au milieu de la parcelle occupée par l’académie. Il n’occasionne aucune ombre en-dehors des

frontières de la parcelle. Les espaces avec de hauts plafonds se trouvent au-dessus, de sorte que les visiteurs de l’académie ne se trouvent pas plus en hauteur que les voisins. De plus, l’utilisation systématique d’un verre sérigraphié pour la toiture n’offre pas unique- ment une protection contre le soleil mais également un gain d’intimité. Les exigences acoustiques ont également déterminé l’utilisation des matériaux. L’espace de circulation, en robuste béton visible, reste en grande partie inachevé. Juste en face, se trouvent les locaux de musique aux fines finitions dont le bois multiplex veille à une absorption et à une diffusion optimale du son et veille également à une isolation acoustique entre les locaux. Grâce à cette complémentarité dans les finitions

et l’utilisation des matériaux, on ressent immédiatement l’atmosphère chaleureuse d’un local de musique. Les hauts plafonds renforcent cet effet. Le nouveau bâtiment est composé de demi-niveaux, ce qui permet de jeter un coup d’œil sur les leçons de pianos depuis le couloir des locaux de musique situés plus en hauteur via les grands vitrages. Cela augmente les interactions sans déranger les musiciens. Le fait de savoir qu’un « public » pourrait à tout instant être en train de regar- der pourrait davantage motiver les musiciens. Le coloris du nouveau bâtiment s’accorde avec les précieux bâtiments (industriels) environnants de la ville. D’où le choix de donner aux nouvelles menuiseries cette couleur rouge typique et ce, en combinaison avec les plaques rouillées du niveau inférieur qui constituent une sorte de piédestal. Les autres matériaux tels que les tuiles et les briques en argile complètent le tableau. Pour le niveau supérieur qui domine son environnement, une rythmique est clairement reconnaissable. La subdivision en 52 zones – autant qu’il y a de touches sur un piano – donne au bâtiment une autre apparence en fonction de l’endroit où l’on se trouve. De près, une zone bien précise se détache du bâtiment mais de plus loin, c’est un gros volume qui est visible. D’où la position du nouveau bâtiment en oblique par rapport à la route. Le bâtiment laisse entrer directement la lu- mière du soleil dans l’étroite Kalkhofstraat. L’avant-toit restitue l’alignement, fait passer le gros volume à l’arrière-plan et casse, vu de près, son ampleur. La combinaison d’une rénovation réalisable et systématique, d’un nouveau bâtiment et d’une plus-value architecturale rend ce projet exceptionnel. Il ne s’agit pas uniquement d’un plan sur mesure pour le client, il contribue à restituer de manière visible ses académies à la ville de Deinze.

 

Tekst: Sam Paret
Foto’s: © Dieter Van Caneghem
© Bart van Vlijmen i.o.v. Metal Design Works b.v.

 

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