Goossens & Partners

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Bunderhof: une unité diversifiée

 

Identique à première vue, diverses à la deuxième: voilà les 11 logements sociaux à propriété de la main de Goossens et Partners situés à Haasdonk. Les 11 constructions sont divisées en 3 blocs, chacun des blocs présentant une propre rythmique et expression. L’uniformité se crée à l’aide de tuiles en céramique aux façades et à l’aide des toits, alors que des éléments en béton, des positions alternantes et les hauteurs des molures font que les trois blocs se distinguent bien l’un de l’autre.

Ouverture et cohésion sociale

En 2011, Goossens & Partners a été choisi dans le cadre d’un concours de la Waasse Landmaatschappij (société régionale du Waasland en charge de la gestion des espaces ruraux) pour la conception de 11 logements sociaux à propriété à Haasdonk. Les logements devaient se situer aux terrains de Bunderhof, un quartier piétonnier près du centre de la commune. « Initialement, nous avons voulu créer un seul bloc étendu », témoigne Vincent Goossens, président du bureau Goossens & Partners, qui s’est également occupé de la stabilité des logements. « Par contre, un tel bloc unique témoigne d’un caractère très renfermé et rendrait quasi impossible de bâtir les maisons sur des piliers. En accédant au terrain du lotissement, on tombe sur les parties constructibles, de sorte qu’un seul bloc de maisons empêcherait toute transparence au sein du lotissement. Toutefois, la taille du terrain a permis d’utiliser une créativité plus étendue. » C’est pourquoi Goossens & Partners a opté pour des blocs séparés au lieu d’un seul bloc regroupant toutes les maisons. 3 blocs équivalents créant une transparence au sein du site et offrant de l’espace pour l’aménagement d’un domaine public entourant les différents blocs, voilà le résultat. « Un espace public qui sert non seulement aux habitants mêmes, mais aussi au quartier en général, qui ne dispose pas d’un espace public commun utile. La verdure, l’aire de jeux et le stationnement pour vélos stimulent l’interaction et la cohésion sociales au sein du quartier, alors que nous avons créé une petite vallée centrale, rassemblant les eaux pluviales des maisons du quartier pour une infiltration contrôlé du terrain et pour l’approvisionnement d’une nappe phréatique. »

 

 

Unité monolithique

Le bureau d’architectes a conçu trois blocs comptant chacun trois ou quatre logements. Chaque bloc a un aspect similaire, bien qu’ils présentent des détails et des positionnement alternants. « Les différents lots ont des largeurs et des plans de constructions discordants, avec différentes hauteurs des molures et différents profondeurs de construction. Afin d’intégrer une uniformité dans ces variations, les trois blocs se caractérisent par des lignes et des structures simples », nous explique Vincent Goossens. Chaque bloc est majoritairement recouvert de tuiles de façade en céramique Plato, allant du toit jusqu’à la façade afin de créer une unité monolithique. D’une part, il s’agit d’un choix purement esthétique vu la texture complète et raffinée et la couleur orange foncé de la terre cuite, aspect typique du style flamand. D’autre part, il s’agit d’une tuile assez large, de sorte que le toit et la façade ont pu être couverts en moins de temps, réduisant donc le prix de la construction. Pour compenser le caractère massif des tuiles, les architectes ont prévu des éléments en béton tels que des auvents, des cadres et un large socle tout en bas. Les auvents et les cadres mettent en valeur les différentes entrées, alors que l’auvent offre une base solide aux blocs de construction. Les éléments fins en noir des fenêtres et des tuyaux de drainage créent un effet visuel supplémentaire. Vincent Goossens: « Les éléments en béton d’une part et les tuyaux de drainage en zinc créent une certaine rythmique des maisons au sein des différents blocs et distinguent les maisons individuelles. »

 

Blocs 1 et 2: maison type A

Les blocs 1 et 2 ont des plans de construction similaires, avec une structure identique pour chaque logement; les chambres à coucher et la salle de bains se situent au premier étage sous la toiture en pente, bien qu’il existe de légères différences au niveau de la superficie et du nombre de chambres. Chaque maison a une porte d’entrée centrale, située au fond du carport, adjacent au carport du voisin directe. « Il s’agit d’une manière pour minimaliser les lieux de passage et d’optimaliser ainsi la superficie des chambres à vivre », Vincent Goossens explique-t-il. « L’entrée de la maison se trouve tout au milieu, vers où on est quasi guidé par un grand cadre en béton qui semble sortir de la façade. Vu son orientation vers le sud, la fenêtre de la façade se trouve plus profondément que le cadre en béton, afin de réduire la chaleur du soleil dans la maison. Deuxième avantage est que les passants ne peuvent pas regarder dans la maison de sorte que les habitants profitent d’une bonne discrétion. Au-dessus de la partie centrale avec l’entrée et l’escalier et donnant sur les différentes chambres, se trouve une grande verrière qui garantit de la lumière dans la maison. » Chaque unité est caractérisée par une transparence absolue, grâce aux grandes fenêtres aux deux façades, qui permettent une luminosité maximale. Les salles à manger et à vivre sont conçues en une seule pièce et sont juxtaposées entre les deux façades, offrant une vue permanente sur les deux jardines et accueillant à tout moment la lumière. Raison pour laquelle la cuisine et l’entrepôt se trouvent à côté de la grande salle à vivre ouverte.

 

Bloc 3: maison type B

Le deuxième type de logement se trouve dans le troisième bloc, qui connaît un plan plus spacieux sur deux étages plus un étage sous la toiture en pente. Tout comme dans les autres blocs, les maisons du 3ième blocs connaissent une structure identique. Vincent Goossens: « Pour ces unités, nous avons voulu créer une circulation verticale au milieu de la maison, autour de quoi nous avons prévu toutes les fonctions. Ce principe a permis d’éviter des couloirs et de rendre les salles à vivre plus spacieuses. »

Contrairement aux autres blocs, les maisons du troisième bloc n’ont pas de jardin devant la maison, ni un carport ou les cadres des portes décrits ci-dessus. La façade plus cachée fait des références subtiles aux autres blocs grâce aux jeux de lignes et aux formes utilisées. Au premier étage, des cadres carrés en béton ressortent de la façade, alors qu’on trouve des auvents au-dessus des portes d’entrée avec une double fonction: recouvrir l’entrée et accentuer les unités séparées. Vu l’absence d’un carport, les maisons disposent d’un parking commun sur le terrain. Pour les vélos, on a prévu un stationnement commun. La façade de chaque maison se distingue par une fenêtre qui s’étend sur le largeur complète de la chambre à vivre. Vu la manque d’un jardin devant la maison, qui fait que le trottoir passe juste devant la maison, la fenêtre est située à mi-hauteur, assurant la discrétion des habitants. Tout comme dans les autres maisons, celles du troisième bloc se caractérisent elles aussi par une totale transparence. La lumière entre par le salon et par la chambre à vivre, alors que la cuisine et l’entrepôt sont situés sur le côté de la maison, adjacent à la chambre à vivre. Cette structure fait que la chambre à vivre donne sur la rue et sur la cour commune d’une part, alors qu’elle permet d’accéder au jardin privé et à la terrasse par l’arrière. Le résultat est que la maison profite de manière optimale de la lumière et de l’environnement, tout garantissant le côté privé. Du point de vue de l’énergie, la superficie limitée des trois blocs minimalise la largeur des murs et par conséquent l’usage de matériaux. En combinaison avec l’étanchéité de l’air, l’isolation intensive, la ventilation et la présence de chauffe-eaux, les maisons s’assurent être énergétiquement efficaces, compactes et lumineuses.
Les travaux ont débuté en janvier 2017, pour aboutir en mars 2018. Vincent Goossens: « L’histoire du projet Bunderhof s’annonce assez compliquée, commençant, il y a longtemps déjà, par l’achat des terrains par la Waasse Landmaatschappij, suivi d’une vaste étude archéologique, un avant-projet de lotissement et un projet de l’espace public par le bureau d’étude BVP avant de passer à l’appel d’offres et finalement la construction des maisons. En tant qu’architectes, nous avons dès le début été étroitement liés au projet, de sorte que nous avons aidé à réaliser les plans en une collaboration très constructive avec Luc Geysen, président de la Waasse Landmaatschappij. Malheureusement, Luc est décédé avant même l’achèvement des constructions, raison pour laquelle nous souhaitons lui dédier ce projet. Il s’agit en effet du tout dernier projet de logements sociaux qu’il a réalisé avec la Waasse Landmaatschappij au fil des années. »

Texte: Bart De Maesschalck
Photos: Nick Cannaerts

 

Goossens & Partners – architecten en ingenieurs
Truweelstraat 2 – 9100 Sint-Niklaas
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