Architectengroep PSK – UAU collectiv

Architectengroep PSK – UAU collectiv

Quand la construction s’élève au rang d’un art

 

Au début de cette année, les Briqueteries Nelissen ont inauguré leurs tous nouveaux bureaux, également dotés d’un showroom. Ces deux fonctions se retrouvent intégrées au sein d’un bâtiment impressionnant qui fait la part belle au ressenti global du client. Bienvenue dans le monde fabuleux de la brique…

Pour réaliser ce projet, les Briqueteries Nelissen ont d’abord été consulter la société Architectengroep PSK. Comme ceux-ci travaillent en toute confiance et depuis bien des années avec l’entreprise productrice de briques, ils connaissent leurs produits sur le bout des doigts. De surcroît, un autre bureau d’architectes a également été approché, à savoir UAU Collectiv. Ces deux bureaux ont travaillé ensemble pour mener à bien ce projet de construction et témoignent, à raison, d’un enthousiasme débordant face au résultat atteint.

Malgré leur taille, les Briqueteries Nelissen sont fières d’être restées une entreprise familiale, dont la gestion repose actuellement entre les mains de la quatrième génération. Il y a six ans, quand la décision de construire un nouvel immeuble de bureaux avec showroom fut prise, chacun des associés a écrit sa propre version du projet idéal. « Et toutes ces versions étaient bien contradictoires les unes avec les autres », nous dit Massimo Pignanelli d’UAU Collectiv. « Ce fut notre boulot de les rassembler pour en faire un tout cohérent. Une chose était cependant claire dès le départ: il fallait que la brique domine. Mais il ne fallait pas non plus que l’ensemble ressemble à un complexe de bureaux classique, bien au contraire. Il fallait que le bâtiment représente un jalon dans son environnement et qu’il illustre le caractère familial de la société. La salle d’exposition devait également adopter un aspect résolument contemporain. C’est ainsi que nous avons eu l’idée d’élaborer un bâtiment sur base du concept d’un musée moderne authentique. »

 

Trois volumes empilés

Au cours des premières discussions, l’idée d’empiler des volumes les uns par-dessus les autres est sortie. Elle a ensuite évolué vers le concept de trois blocs en U empilés les uns par-dessus les autres, et finalement vers une référence claire aux briques. « Au fur et à mesure de l’avancée du projet, c’est la solution du milieu qui a été choisie », se souvient Guido Ieven d’Architectengroep PSK. « Une fois la base de travail fixée, nous nous sommes attaqués à la conception finale. Le concept semble simple en apparence, mais il ne l’est pas du tout. Généralement, les bords se chevauchent, mais ici, nous avons clairement choisi de ne pas faire ça, et au contraire de tenter de générer une plus-value architecturale. Les trois volumes en briques sont donc vraiment empilés les uns par-dessus les autres. Pour la structure des volumes, nous avons opté pour le béton, pour des raisons de stabilité et pour limiter autant que possible le nombre de cloisons. Et quelle surprise, cette construction a été entièrement revêtue de briques, qui s’y incorporent de toutes les façons imaginables. Cela va de la maçonnerie classique aux bandes de briques en passant même par la… maçonnerie flottante. »

La localisation de l’édifice fut aussi, en soi, un défi pour les architectes. Il fut donc décidé de construire un nouveau bâtiment perpendiculaire à la rue, mais pas parallèle. Moyennant un angle de 30 degrés, les volumes ont été alignés par rapport à l’usine qui se trouve derrière, ce qui donne bien entendu un effet très spécial. Tout le site a d’ailleurs été pensé selon ce principe. Guido Ieven: « Nelissen a des tas de clients différents, et chaque client leur rend visite pour des raisons différentes. Voilà pourquoi les chauffeurs de camions utilisent une autre entrée que les architectes, par exemple. C’est logique, cela permet à chacun de tomber directement sur la bonne personne de contact à son niveau. Tout ce qui concerne l’usine est concentré dans un secteur bien défini, et tout ce qui concerne le public est réuni à un autre endroit. » Pour les chauffeurs de camions en particulier, qui viennent souvent de l’étranger et restent plusieurs jours sur la route, un espace muni d’une petite cafétéria a été aménagé. La circulation sur le terrain a également dû être repensée. Avant, il n’y avait qu’une seule entrée que tous les camions empruntaient, qu’ils viennent livrer ou charger. Mais aujourd’hui, le trafic se fait de manière séparée, ce qui contribue à renforcer la sécurité pour tout le monde. Une route parallèle sera prochainement construite sur le terrain de l’entreprise pour dédoubler la route publique et ainsi la désengorger. Les camions pourront y patienter plus longtemps.

Le nouveau bâtiment présente de nombreux points forts, mais l’un des principaux est son aspect « basse énergie »;  en fait, il est quasiment autosuffisant en énergie. L’isolation de la construction a été réalisée de manière particulièrement soigneuse. À côté des panneaux solaires, le choix s’est également porté sur une pompe à chaleur avec puits canadien. « Dans un complexe de bureaux, le chauffage n’est pas vraiment le défi principal, c’est plutôt la climatisation qui peut causer problème », nous dit GuidoIeven. « La pompe à chaleur assure aussi une partie de la climatisation. Pour encore mieux gérer les pics et les variations de température, nous avons installé des climatiseurs de plafonds dans les espaces de bureaux, tandis que le showroom a été pourvud’un système de chauffage et de réfrigération par le sol. »

 

Un parcours initiatique

Le rez-de-chaussée du bâtiment comprend l’accueil et des espaces de bureaux, tandis que l’étage supérieur accueille la direction et les services auxiliaires. Comme l’espace occupant le milieu du bâtiment est ouvert, il existe un contact visuel important entre les différentes parties de l’ensemble. Le caractère familial de l’entreprise s’en trouve, encore une fois, renforcé. Le vitrage de la place centrale a constitué un véritable défi. Guido Ieven: « Il fallait naturellement disposer de suffisamment de lumière incidente à cet endroit, mais nous faisions face au problème de l’important dégagement de poussières en provenance de l’usine. Travailler avec des écrans n’était pas envisageable. Ils se seraient encrassés en un temps record. Nous sommes donc passés à un système de toit de type Kalwall. L’avantage de ce dispositif est qu’il laisse pénétrer beaucoup de lumière, mais peu de rayons solaires, donc moins de chaleur par rapport à un système traditionnel. »

Passons maintenant au volume intermédiaire du bâtiment, sans conteste la crème de la crème de notre projet. Aménager une salle d’exposition comme un musée, ça sonne quand même vraiment bien. « Pour nous résumer, nous avons voulu susciter chez nos visiteurs des expériences réelles et diverses », raconte Massimo Pignanelli. « Cette expérience commence dès que le visiteur entre dans les lieux. Il se retrouve immédiatement immergé dans le petit monde de la brique. Il découvre ensuite le chemin d’accès, la façade, la partie inférieure des volumes… entièrement recouverts de briques. » Quand le visiteur est entré, il se laisse guider jusqu’au premier étage via un grand escalier où il peut découvrir une vue magnifique sur le stock de briques rangées à l’extérieur, prêtes pour l’expédition. L’effet est prolongé aussi longtemps que possible, jusque dans les plus petits détails.

Le parcours initiatique à travers le showroom a été conçu de manière très intuitive. Le visiteur découvre progressivement la vaste gamme à sa disposition. Il est à noter que les briques sont toutes présentées comme des œuvres d’art fixées au mur, chacune avec sa fiche d’information attenante. Chemin faisant, le visiteur tombera également sur des box de conversation aptes à lui donner les conseils dont il a besoin. Un peu plus loin, il va rencontrer ce que nous appellerons « the experience room », un genre de petit théâtre muni d’un écran à 180 degrés. Il pourra notamment y regarder un petit film relatant l’histoire de l’entreprise. Il pourra également y projeter les détails relatifs à une ou plusieurs pierres et matériaux, au choix, pour se familiariser avec les différentes possibilités offertes par ceux-ci (joints, maçonnerie, coloris…).

Le visiteur découvre ensuite la « pétrothèque », où il retrouvera toutes les briques et matériaux en petit format. Il y recevra également diverses informations complémentaires: s’il dépose une brique sur la table, celle-ci est automatiquement reconnue et toutes les infos afférentes apparaissent sur un écran. La visite se termine au bar. C’est généralement l’endroit où les contrats se signent, et il serait inutile de déroger à cette tradition. Massimo Pignanelli: « le parcours de visite est effectivement devenu une véritable expérience initiatique. Le visiteur doit pouvoir faire connaissance avec les produits exposés dans les meilleures conditions de confort et d’intimité. Au bout du compte, il doit pouvoir choisir un matériau, le type de brique qui lui convient le mieux, après l’avoir bien ressenti et parfaitement compris. De la même façon qu’il procéderait pour acheter une œuvre d’art… »

Texte: Philippe Buze
Photos: Studio Dupont

 

 

 

Architectengroep PSK
Tiensesteenweg 112 – 3800 Sint-Truiden
t. 011 69 39 00
www.architectengroeppsk.be
UAU collectiv
Kunstlaan 18/3 – 3500 Hasselt
t. 011 80 09 40
www.uaucollectiv.com