Tom Lierman
Le Golf 2.0, ouvert et social grâce à une architecture contemporaine
Le golf n’est plus un sport réservé à l’élite, comme nous sommes encore nombreux à le penser. Encore moins le Golf de Kluizen à Alost, où un abonnement annuel ne coûte pas plus cher que celui d’une salle de sport. Ici, le golf est vu comme un sport accessible, social et moderne. Et l’architecture du bâtiment y est pour quelque chose. L’histoire du Golf de Kluizen commence il y a une vingtaine d’années, lorsque le maitre d’ouvrage eut l’idée de créer un club ouvert et social près de chez lui, où tout le monde serait le bienvenu pour faire connaissance avec ce sport. Il a immédiatement fait appel à l’architecte Tom Lierman pour l’aider à créer un schéma directeur pour la parcelle qu’il avait à disposition. Mais avant de l’établir, l’architecte s’est d’abord mis à l’apprentissage du sport en question. Il s’est donc rendu dans de nombreux clubs et a ensuite appris à jouer afin de pouvoir déterminer les éléments architecturaux essentiels qui pourront servir ce sport. Puis, il a fixé dans le schéma directeur la position du bâtiment en fonction des trous, afin que les spectateurs puissent aussi bien voir le tee shot, que le green et le practice. Généralement, un terrain de golf est un beau parc naturel. L’architecte voulait donc que la vue depuis le bâtiment domine sur celui-ci. D’où le choix à l’époque de travailler avec un faux talus. Cela donne l’impression de n’avoir qu’un seul étage, cela réduit l’impact sur l’environnement à un minimum et cela permet de conserver les plus belles vues. La finition en bois de cette partie du bâtiment, orientée vers le terrain, était la cerise sur le gâteau.
Le club a rapidement connu un succès phénoménal. Le nombre de trous a été augmenté et la taille de l’infrastructure aussi. C’est ainsi qu’ont été ajoutés une boutique et une remise de jardin en padouk, à nouveau entièrement incorporées à l’environnement. Le restaurant, qui se trouve dans le club-house, est aussi très apprécié par les non-initiés et tourne très bien. Ce qui s’explique entre autres par sa situation idéale, ainsi que les facilités offertes par le club. Des séminaires étaient organisés de temps en temps, par exemple, et la demande ne cessait d’augmenter. Bref: après quinze années d’existence, le club commençait à être à l’étroit et il a de nouveau été fait appel à l’architecte. Une expansion s’imposait. Ce qui ne s’avérait pas évident… Entre autres parce que l’architecte tenait à conserver cet esprit minimaliste des débuts. Et puis, on ne pouvait nier l’identité architecturale du bâtiment.
Pour lui, il était clair que le nouveau bâtiment devait être pareil. C’est-à-dire que le jeu des lignes et les étages devaient avoir l’air d’être continus. En outre, l’intégration avec le quartier de villas, auquel il serait rattaché du côté rue, se devait d’être harmonieuse. Dans la nouvelle aile viendrait un restaurant, afin que l’ancien club-house puisse enfin assumer son vrai rôle, il est vrai avec un nouveau décor. L’intégration d’un restaurant ouvert, dont vous pouvez apercevoir l’intérieur depuis le parking, renforce encore plus le caractère accessible et social du bâtiment.
Dans le même temps, un volume supplémentaire serait ajouté pour répondre à la demande croissante pour un espace dédié aux réunions et/ou séminaires. Vu qu’il s’agissait ici d’une initiative privée, il fallait prendre en compte le budget limité. C’est pour cette raison que ce volume s’est concrétisé par l’ajout d’une boîte noire sur le toit. Malgré l’allure relativement imposante du bâtiment dans son nouveau format, il maintient une intimité et un raffinement certains. Il était crucial ici que l’entrée centrale soit maintenue, permettant de passer en dessous et donnant immédiatement vue sur le terrain. L’harmonie parfaite entre le nouveau et l’ancien volume garantissant la continuité du jeu de lignes formait le plus grand obstacle technique. D’autant plus que l’architecture du bâtiment existant devait être respectée. Par exemple, la terrasse existante fait le tour du bâtiment. Par conséquent, le jeu de ligne est « tronqué ». Cela se voit, entre autres, au niveau du volume supérieur. Il n’est pas parallèle au plafond de l’étage inférieur, mais est simplement posé dessus. Une autre intervention pour conserver l’unité est le remplacement de l’ancien revêtement de façade en bois par du crépi blanc, comme la bande sur le nouveau volume. Ces interventions, pas aussi évidentes qu’elles en ont l’air, ont permis de flouter les différences entre le neuf et l’ancien. Aussi en ce qui concerne la matérialisation, l’histoire est univoque et intègre. Des éléments en béton préfabriqué, un revêtement de façade en crépi et, à l’étage, une construction quasi industrielle avec un bardage noir et un profilage fin. Ainsi, le volume reste non seulement neutre, mais aussi léger. Certainement en combinaison avec de grandes fenêtres en aluminium. Celles-ci vont jusqu’au bord de la toiture, donnant une vue imprenable sur le terrain de golf verdoyant. Grâce au faux plafond, votre vue est littéralement infinie sur l’environnement. Une baie vitrée a également été intégrée à l’avant, du côté du parking. Celle-ci se situe autour de l’axe de circulation et permet non seulement à la lumière de pénétrer, mais aussi une interaction avec les visiteurs entrants. Dans cet espace de circulation vertical se trouve également un ascenseur. Du fait de la nécessité d’installer une voie de secours, une terrasse supplémentaire a été ajoutée pour les participants aux séminaires. Les termes légers et aérés sont d’ailleurs vrais pour tout le bâtiment. Afin d’obtenir ici aussi cette unité, Tom Lierman n’a pas hésité à remplacer les plus petites fenêtres du bâtiment existant par de grandes fenêtres aussi hautes que la façade. Cela a apporté la transparence nécessaire à la nouvelle unité.
À l’intérieur, le choix a été fait d’installer un parquet laminé, d’un bout à l’autre du bâtiment, entre autres pour assurer une certaine continuité avec la terrasse en bois existante. Excepté dans l’espace pour les séminaires. En effet, afin d’assurer la qualité acoustique, du tapis plein y a été posé. Le design des meubles fixes, comme le bar dans le restaurant, faisait également partie de la mission de l’architecte. De nouveau limité par le budget, il ne s’est pas laissé impressionner par ces défis. Au contraire, il les a même accueillis à bras ouverts. Les autres meubles ont été choisis en conséquence. Tom Lierman voulait surtout créer une certaine dynamique dans le bâtiment. De nombreux clubs de golf classiques sont pratiquement coupés du monde extérieur. Lui voulait justement atteindre l’effet inverse. Et il y est parvenu, avec brio. Il y règne une atmosphère des plus agréables, entre autres parce que des gens, qui s’y trouvent pour des raisons diverses, s’y croisent. L’accessibilité du bâtiment n’est pas seulement aidée par la combinaison de différentes fonctions, mais surtout par l’architecture moderne. Une architecture qui invite. Qui est intime. Entre autres grâce à l’approche prisée pour l’entrée où l’on retrouve un escalier monumental combiné à un auvent discret. Ainsi, la continuité du bâtiment avec les habitations environnantes se passe de façon harmonieuse. L’architecture rend les visiteurs heureux et détendus, exactement ce qu’ils viennent chercher ici. La vue directe sur la nature qui s’étend à l’arrière donne presque le même sentiment que ressentent les amateurs de notre côte en voyant la mer. D’autre part, le bâtiment dans sa forme actuelle a radicalement boosté l’offre aux entreprises. Désormais, le golf de Kluizen propose des services professionnels avec un espace pour réunions et séminaires de qualité et flexible, ainsi qu’un restaurant indépendant. Avec cette nouvelle version du golf de Kluizen, un nouveau concept de club de golf a été lancé, qui a entre-temps été introduit dans d’autres clubs. Un concept où tout le monde est le bienvenu et qui attire aussi un public jeune. Et pour que le futur dans le sillage de Thomas Pieters & Co soit garanti.
Texte: Sam Paret
Photos: Tom Lierman