Binst Architects
Depuis le printemps de l’année dernière, la Kievitplein à Anvers s’appelle officiellement la Mediaplein. Un switch frappant avec lequel l’arrivée de DPG Media a tout à voir. Depuis plusieurs mois, la société de médias est installée dans un bâtiment flambant neuf qui donne une nouvelle impulsion à tout le quartier. Avec un peu d’imagination, on dirait même que l’on se trouve sur Time Square, le design de Binst Architects est frappant à ce point. Le bureau d’architectes a réalisé une boîte en verre blanc très détaillée soutenue par un socle de colonnes en V et surmontée d’une tour sculpturale qui semble onduler dans toutes les directions. En plus, le bâtiment scintille à la lumière du jour. Les pièces massives sont constituées de béton architectural poli et sablé qui prend un aspect terrazzo grâce aux granulats visibles.
La Kievitplein et ses environs immédiats ont fait office de soutiens grisâtres à la gare Centrale au cours de ces dernières années. « C’était un quartier mort, sans identité. Pendant la journée, on trouvait encore une certaine activité, mais dès que la journée de travail était terminée, les rues se vidaient », explique l’architecte du projet Stefan Schoonderbeek de Binst Architects. « À l’initiative d’AG Vespa et de la Ville d’Anvers, un concours a été organisé il y a quelques années pour donner une nouvelle impulsion au quartier. Un certain nombre d’appartements et d’immeubles de bureaux avaient déjà été réalisés au cours des dernières décennies, mais l’intention était de donner encore plus de dynamisme au site. Il devait y avoir de la vie jour et nuit. Ce contexte était extrêmement intéressant pour DPG Media, qui s’appelait encore De Persgroep. La Kievitplein est située au cœur d’Anvers, une ville universitaire avec une scène créative florissante. Le fait que le site soit adjacent à la gare offre aussi des opportunités d’opérer à l’international. En plus, une entreprise de médias ne dort jamais. Un centre d’information dynamique qui dessert tout le pays 24 heures sur 24 était exactement ce dont la station anonyme avait besoin. »
Le nouveau siège social s’est vu confier une fonction essentielle entre les bâtiments existants et les nouveaux développements urbains. En même temps, il se détache du contexte architectural commercial et rationnel de la Kievitplein. Le bâtiment est étonnamment extraverti et sculptural, apparemment composé de trois parties. Une structure en V en béton architectural poli forme le socle avec une boîte en verre. En plus de cela, il y a une tour élégante, caractérisée par des bandes horizontales qui font un mouvement ondulant et créent des terrasses continues. « Le bâtiment devait se séparer de l’immeuble de bureaux standard et permettre un dialogue avec l’utilisateur et le passant », explique le PDG Luc Binst. « Il fait le lien avec l’environnement de différentes manières. En premier lieu en se connectant au tissu urbain existant. La boîte en verre est par exemple à la même hauteur que les bâtiments existants. Et les colonnes en V en béton font référence à la conception répétitive de la rive surélevée du chemin de fer. Des actions qui assurent un ancrage dans le contexte, mais aussi une échelle lisible du bâtiment. En plus, la transparence des surfaces vitrées et des colonnes en béton permet un contact maximal entre le rez-de-chaussée semi-public et le domaine public. Le socle cherche vraiment la scène de rue et aspire le public vers elle. Les structures en V fournissent par exemple des bancs qui rendent immédiatement le volume très tangible et accessible. »
Les formes rondes élégantes de l’enveloppe ont été étendues au cœur du bâtiment. Le rez-de-chaussée est accessible au public et dispose d’une mezzanine qui fait le même mouvement organique. Il y a une brasserie, des coins café et diverses installations multimédias. Les gens peuvent venir manger, se détendre, travailler, etc. Vous pouvez aussi voir la rédaction au travail depuis la rue. La boîte en verre contient les studios d’enregistrement, les salles de montage et les rédactions. Binst Architects: « Le socle double hauteur de six mètres fournit beaucoup de lumière et un rez-de-chaussée spacieux. Un lieu de rencontre ouvert est créé qui stimule aussi la fertilisation croisée entre les différentes rédactions. D’ailleurs, le départ de la boîte est situé à hauteur de la voie ferrée, de sorte que les journalistes sont en contact intégral avec le monde extérieur. La boîte est aussi finie avec du verre sérigraphié qui a un motif de points pour obtenir une transparence maximale. Ces points créent un jeu de lumière et de vision intéressant, tant pour le monde extérieur que pour les employés. »
Un vaste jardin sur le toit a été installé au-dessus de la boîte en verre, relié au restaurant d’entreprise. Comme il est situé au niveau de la voie ferrée, il donne une touche verte au quartier de la gare. En plus, le jardin souligne aussi la vision du futur au bâtiment. « Les arbres doivent encore pousser complètement, mais avec le temps les espaces extérieurs deviendront des oasis vertes qui élargiront considérablement l’expérience de l’utilisateur », explique l’architecte du projet. « Il y a trois grandes terrasses sur le toit et à chaque étage on retrouve également de grands balcons qui contribuent au climat de vie et de travail des centaines d’employés et de visiteurs. Chaque employé peut s’échapper et respirer l’air frais à tout moment et avoir une vue généreuse sur la ville depuis une belle hauteur. »
L’attention portée à la verdure et la vie extérieure est conforme au concept de durabilité qui fait partie intégrante du bâtiment. Il est conçu comme un lieu de travail dynamique qui évolue avec les besoins de la journée et stimule l’interaction entre les personnes. « La durabilité, c’est bien plus que des chiffres, c’est aussi une question de travail durable et de qualité de vie. Nous voulions concevoir un bâtiment humain et très flexible vis-à-vis de l’utilisateur. Au centre du volume, un cœur a été littéralement créé qui optimise l’interaction entre les différentes rédactions. Il existe des zones dynamiques, calmes et tranquilles. Les employés peuvent trouver un poste qui convient au travail de la journée. En plus, le bâtiment peut à plus long terme être partiellement transformé en immeuble d’habitation. Les espaces extérieurs, les aspects techniques, la circulation et les questions de mobilité sont tous prévus à cet effet. La mission essentielle était de concevoir un bâtiment multifonctionnel et vivant, de jour comme de nuit. Cette idée d’utilisation mixte s’intègre parfaitement. »
Texte: Bart De Maesschalck
Photos: Binst Architects, Tim Fisher, DPG Media