De Bouwerij

De Bouwerij

« Des milliers de raisons de venir chez COOP », dit la brochure du Brussels Canal Discovery Center. Le bureau d’architectes De Bouwerij est l’une de ces raisons. Ils ont construit une extension frappante au KBSOT à Ternat (le Katholiek Basis- en Secundair Onderwijs Ternat). Nous voulions savoir exactement comment ils travaillaient.

Imperfection
De Bouwerij n’est hébergé au COOP que depuis cinq ans. L’ancien bureau de Ternat s’est avéré trop grand et lorsque le Discovery Center a ouvert, ils ont sauté sur l’occasion. Les partenaires Paul De Mulder et Christian De Haas vivent tous les deux à Ternat, mais souhaitaient revenir en ville. La mise à niveau de la zone du canal à Anderlecht les a particulièrement séduits. De Bouwerij est situé au troisième étage dans l’ancien moulin industriel rénové. Contrairement à d’autres espaces, ils n’ont absolument pas touché à l’ameublement. Une combinaison de boiseries et de murs en béton brut crée une atmosphère unique. Le côté décalé est donc le fil conducteur de l’œuvre de De Bouwerij. En Espagne, ils ont récemment construit une maison en tôle ondulée rouge vif, à Oslo, ils ont autrefois construit une boulangerie temporaire. Rien n’est trop fou pour le duo. « Surtout, nous ne voulons jamais faire la même chose. Ce serait ennuyeux », dit Christian De Haas. « Mais ce n’est pas que nous voulons absolument faire passer notre idée. Le client doit toujours être satisfait. De tout. Pas seulement de la conception, mais aussi du budget, des entrepreneurs, de la collaboration, etc. »

Une extension après déjà deux ans
Afin que cette coopération se déroule le mieux possible, De Bouwerij De Bouwerij sélectionne directement les entrepreneurs appropriés pour le projet. Bien sûr, ce n’est pas possible pour un appel d’offres public, mais bien avec des parties privées. « Nous savons maintenant qui sont les bons entrepreneurs. Et c’est pourquoi nous disons aussi à nos clients: vous devez les avoir », explique Paul De Mulder. « Nous attachons une grande importance à cette confiance mutuelle.

Pour le KBSOT, comme mentionné, ça s’est déroulé autrement. Bien que certains travaux spécialisés aient été nécessaires: De Bouwerij a conçu une dépendance entièrement réfléchissante. On pense que c’est du verre miroir, mais c’est de l’aluminium poli. « Le produit est de l’Alucobond de la société allemande 3A Composites. La valeur ajoutée absolue est que l’on peut le plier dans tous les sens. Dans ce cas, le bord du toit est par exemple fini de manière invisible, de sorte que l’on obtient un résultat plus raffiné. » Mais comment diable se retrouve-t-on avec un bâtiment réfléchissant? Pour cela, on doit revenir au début. KBSOT est un complexe scolaire au centre du village de Ternat. Le complexe se compose de deux bâtiments. Entre les deux se trouvent le château du Kruikenburg et la plus vieille rue de Ternat: la Dreef. Selon la tradition, cette rue date de 1660. C’était la voie de communication entre le château et l’église Sainte-Gertrude.

Question étrange
Le bâtiment scolaire du projet De Bouwerij est situé juste à côté de la Dreef. Il y a quelques années, un cabinet d’architectes néerlandais a construit un tout nouveau bâtiment avec le projet du gouvernement flamand « Scholen van Morgen ». Mais deux ans après son ouverture, le bâtiment s’est avéré trop petit. La commission scolaire a donc émis un nouveau contrat pour la construction de cinq salles de classe sur l’étroite bande de terrain restant. « C’était une question un peu étrange. D’une part, l’école venait d’être construite et était déjà trop petite, et d’autre part on avait un petit terrain à côté d’une ruelle protégée dont il fallait s’éloigner de x mètres », explique Paul. De Mulder. « Eh oui, on fait quoi avec ça? », ajoute Christian De Haas. « Nous ne voulions pas simplement nous appuyer sur ce que ce bureau néerlandais avait conçu. Ils auraient dû en plus les rappeler. »

C’est ainsi que le bureau a commencé à réfléchir et à dessiner. Ils ont rompu volontairement avec le style actuel du bâtiment et ont opté pour une annexe à la fois frappante et discrète. « Pour nous, c’était la seule solution: un bâtiment qui se démarque, mais est à peine perceptible en raison du reflet de l’environnement dans la façade. Si on marche le long de l’allée du château, on ne voit vraiment que des arbres. Le bâtiment se fond dans son environnement. Et c’est la meilleure solution: nous ne voulions pas concurrencer le reste du bâtiment. Nous restons en retrait dans l’un des endroits les plus fréquentés de Ternat. »

Jeu de lumière intéressant
L’entreprise Roels de Ternat s’est chargée du placement précis des travaux de façade. Les panneaux en aluminium avaient des dimensions de 1,20 m sur 3 m. Afin de minimiser les pertes de coupe, De Bouwerij a repensé toute la conception en fonction de ces dimensions. « Cela crée aussi un jeu de lumière intéressant sur le bâtiment. Lorsque la lumière est éteinte, les fenêtres semblent faire partie de la façade. Elles aussi réfléchissent, comme le reste. Lorsque la lumière est présente, on obtient une dimension différente et une profondeur intéressante aux endroits où se trouvent les fenêtres. Pour maintenir le bâtiment en parfait état, l’école a aussi placé des poteaux à côté de la façade. « Les petits enfants cassent tout. Ces poteaux empêchent tout simplement les parents de s’approcher trop près du bâtiment avec leur progéniture. » Pour la même raison, l’entrée des classes de maternelle est également constituée de panneaux de fibrociment et non du même aluminium. De cette façon, on ne laisse aucune chance à la démolition de la maternelle. Pour l’intérieur, le bureau d’architectes s’est penché sur ce qui avait déjà été construit. Pour créer le sentiment que l’on est dans le même bâtiment à l’intérieur. C’est bien sûr le cas, mais si on le configure complètement différemment, on casse quand même ce sentiment. Les mêmes couleurs et tailles d’armoires reviennent simplement.

De Bouwerij a fait preuve de persuasion pour inclure la direction dans son histoire. « Leur réaction? On exige vraiment toute l’attention avec un tel bâtiment. Mais maintenant qu’il est là, ils voient qu’on obtient en fait l’effet inverse. Et cela a toujours été l’intention. On est dans un environnement tellement patrimonial qu’il est bon de subordonner le bâtiment à cet environnement – ​​et à ce qui a déjà été construit. En créant un design aussi visible au premier coup d’œil, on le rend invisible », explique Paul De Mulder. Encore ce côté décalé, comme dans plusieurs projets du bureau d’architectes De Bouwerij. Mais jamais gratuitement et jamais pour faire les fous. Nous attendons déjà avec impatience le prochain projet du bureau d’architectes. Ce qui est sur leur liste de souhaits? Un bâtiment sans technologie. « Parce qu’un jour, on arrivera à un moment où personne ne saura comment certaines techniques fonctionnent dans un bâtiment. Mais ce sera trop tard, évidemment », conclut Christian De Haas.

 

Texte: Jurgen Verbiest
Photos: Stijn Roels

De Bouwerij
Fernand Demetskaai 23 ı 1070 Anderlecht
Dreef 2 ı 1740 Ternat ı t. 02 582 50 63
www.debouwerij.com