Bastion Architecten

Bastion Architecten

Celui qui roule aujourd’hui sur l’A12 près de Willebroek a récemment pu s’émerveiller devant une construction architecturale particulière. Le siège social entièrement rénové de CEVA Logistics, propriété du promoteur immobilier et investisseur Goodman, brille dans le contexte d’un grand entrepôt. L’immeuble de bureaux tire sa force architecturale d’un système de façade verticale dynamique qui semble être tissé autour de la structure principale existante dans un mouvement ondulant. Chapeau à Bastion Architecten de Belsele qui a relooké l’ancien immeuble de bureaux de manière impressionnante.

 

Double façade
Depuis l’autoroute, le bâtiment semble être un monolithe fermé construit en trois couches en zigzag. Lorsqu’on se rapproche, l’image change complètement. La façade se compose d’une sous-structure en acier, apparemment suspendue au squelette de base en béton existant. Une construction remarquable qui varie entre fermeture et transparence et offre un effet d’ombre saisissant et un jeu de lignes remarquable entre la coque intérieure et extérieure. « La perception est tout dans ce bâtiment », explique l’architecte Rob Lamot. « Le bâtiment existant était un bureau typique des années 1970. Une structure classique en béton préfabriqué sans isolation, ce qui signifiait en fait qu’il s’agissait d’un grand pont thermique. Deux choses étaient donc importantes lors de la rénovation. D’une part, la coque devait être isolée conformément aux normes énergétiques en vigueur. D’autre part, la façade devait aussi ajouter quelque chose visuellement. L’immeuble de bureaux est situé dans un endroit visible important le long de l’A12 près de Willebroek. Des milliers d’automobilistes y passent chaque jour. Le bâtiment devait donc avoir une certaine valeur architecturale et une identité distincte qui le rendent reconnaissable et distinctif. En fin de compte, l’idée était de travailler avec un système de double façade avec des lattes verticales qui offrent un jeu de lignes abstrait, mais ludique. Selon la perspective, cela se traduit par une image de façade ouverte et fermée très dynamique avec une valeur expérientielle élevée. Plus la distance est grande, plus l’image est abstraite. Si on se rapproche, on remarque clairement les couches, le rythme et la transparence. »

 

Protection solaire étendue
Les lignes ondulées du système de façade n’est pas seulement mis en valeur en journée. Le soir, le rythme de la structure en acier est accentué par un éclairage spécifique qui ajoute une dimension supplémentaire à l’apparence du bâtiment. Néanmoins, la construction de façade dupliquée n’a pas qu’une fonction esthétique. Elle sert également de vaste pare-soleil. Pendant les mois d’été, les pièces se réchauffent beaucoup moins rapidement, de sorte que moins d’énergie est utilisée pour le refroidissement. En plus, l’interstice qui se forme entre les deux structures de façade par étage a été conçu comme une zone de maintenance à part entière. « L’un des problèmes rencontrés par le bâtiment était la surchauffe en été », explique Lamot. « Il y a beaucoup de verre, mais cela signifie aussi que la chaleur est aspirée. La structure de façade en acier découplée résout cette lacune. En plus, on conserve également la vue sur les environs de l’intérieur à tout moment. C’était aussi important. L’aspect architectural du bâtiment à l’extérieur ne devait pas gêner l’expérience à l’intérieur. »

 

Espace extérieur au sein d’une structure en acier
Dans un environnement de bureau contemporain, on joue de plus en plus la carte de l’ambiance et du fonctionnement collectif. Cela crée des pollinisations croisées intéressantes entre les différents utilisateurs. L’interprétation de ce bâtiment répond aussi à ce principe et transcende le concept classique de bureau individuel. L’organigramme interne a été complètement repensé en fonction de plus de confort et d’expérience et d’un nouvel espace extérieur à part entière. Les fonctions de bureau individuelles ont été logées au rez-de-chaussée. Le restaurant et les espaces sociaux ont été placés au premier étage, les bureaux à aire ouverte et la salle de réunion au deuxième étage. Ensuite, deux zones de terrasse pour les employés ont été construites, soulevées au-dessus du niveau du sol et fixées dans une imposante construction autoportante en treillis d’acier qui fait un clin d’œil à la structure de la façade. « Auparavant, il y avait un petit espace extérieur qui se trouvait en quelque sorte dans l’aire de stationnement », explique Rob Lamot. « C’était une chambre froide sans valeur d’agrément. C’est pourquoi une impressionnante structure autoportante en treillis d’acier a été ajoutée au nord du bâtiment en tant que traduction libre de la structure de la façade. Deux nouvelles zones de terrasse ont été intégrées entre elles, reliées au restaurant et à la salle de réunion. Les deux espaces ont une dimension supplémentaire, car ils sont liés aux espaces extérieurs. »

 

Conservation et rénovation
La durabilité est un thème important dans l’architecture contemporaine. Pour le propriétaire Goodman, il s’agit d’un fer de lance dans sa stratégie de développement et d’exploitation de l’immobilier circulaire et de l’espace positif net. Pour cette raison, les architectes ont délibérément opté pour la rénovation plutôt qu’une nouvelle construction. L’existant a été récupéré autant que possible, l’équilibre entre l’ancien et le nouveau étant un point de départ important. À l’intérieur, un maximum d’éléments ont aussi été conservés. Les techniques ont été placées à la vue de tous et incluses à l’intérieur comme un clin d’œil au site industriel. Les structures internes en béton comme les planchers nervurés et les poutres étaient auparavant cachées derrière des plafonds suspendus. Ceux-ci sont désormais visibles et bénéficient d’une qualité visuelle et acoustique supplémentaire grâce à l’ajout de panneaux de ciment en laine de bois. En plus, les planchers nervurés contribuent de manière significative à l’efficacité énergétique. Pour le chauffage et le refroidissement, le bâtiment utilise une pompe à chaleur qui distribue l’air chaud et froid dans les différentes pièces par le biais de ventilo-convecteurs intégrés. Les architectes ont intégré les conduits nécessaires dans la zone du plénum entre le plancher nervuré existant et les panneaux acoustiques en ciment de laine de bois. « Grâce à cette intervention, nous avons économisé environ septante pour cent des canaux », explique Rob Lamot. « L’aspect durabilité était bien sûr très important dans ce projet. Même si cela va au-delà des solutions économes en énergie. Ce que nous voulons montrer, c’est qu’il n’est pas toujours nécessaire de démolir un vieux bâtiment pour en faire un nouveau. C’est aussi cela la durabilité et la construction circulaire. Malgré le fait que nous ayons conservé la structure de base existante, nous n’avons perdu aucune liberté de conception. Au contraire, cela ne fait que rendre le projet plus intéressant. »

 

Texte: Bart De Maesschalck
Photos: Jo Van den Borre (Infosteel), Koen Van Damme

 

Bastion Architecten
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