i.s.m.architecten

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Un bel équilibre entre le jardin, la dune et la maison

 

Un refuge. Un lieu où s’échapper de la frénésie du quotidien urbain. C’est ce que le maître et la maîtresse d’ouvrage avaient à l’esprit en découvrant une parcelle sur la côte, en bordure d’une réserve naturelle. Ce terrain, qui n’était en fait rien d’autre qu’une grande dune, présentait une pente assez conséquente. La question que l’on se pose dans ces cas-là est de savoir si l’on va la garder ainsi. Pour les concepteurs, c’était clair: la dune devait être préservée. Et non seulement elle devait rester dans le paysage, mais la maison devait en plus être construite sur elle et s’y intégrer de façon aussi naturelle que possible. La relation essentielle entre nature et logement constitue la base sur laquelle Paul Ibens et i.s.m.architecture ont créé leur concept. C’est ensuite i.s.m.architecture qui s’est chargé de la mise en forme architecturale. Pour que la maison n’ait qu’un impact limité sur la dune et les environs, il a été décidé de l’intégrer à moitié dans la dune. Ainsi, on remarque à peine qu’il s’agit d’une maison à deux étages. Cet effet est encore renforcé par les différents volumes disposés en escalier, qui épousent parfaitement l’inclinaison du paysage. Comme elle est à moitié enterrée, la maison se livre au compte-goutte à son environnement. Ce n’est qu’en se promenant dans le jardin autour de la maison que l’on peut voir comment les deux volumes sont reliés entre eux et avec le terrain qui les abrite.

On peut percevoir une différence nette entre les volumes, non seulement visuellement mais également en termes d’utilisation. Le client avait souhaité deux étages indépendants, un pour les enfants et un pour eux. Avec la possibilité d’utiliser la maison pour le week-end mais également, plus tard, de s’y installer définitivement. Les deux étages ont donc été conçus comme deux entités de logement qui, mises ensemble, forment une habitation unique.

Orientée vers le sud, la maison fait face à la réserve naturelle grâce à de grandes terrasses et une façade entièrement ouverte. Cela permet de s’imprégner au maximum de la relation entre le bâtiment et son environnement. Par contre, le reste des façades est plutôt fermé avec tout de même quelques perforations bien pensées, notamment au bout des axes de circulation où de belles échappées sont ainsi à découvrir. Koen Pauwels: « Les ouvertures permettent à la lumière du matin et du soir de se frayer un chemin, et offrent également une perspective et une direction au bout de chaque couloir. La façade arrière est fermée à l’exception d’une fenêtre bien placée qui donne juste sur la partie la plus structurée du jardin, à l’arrière de la parcelle. De là, la maison a des allures de monolithe enterré dans le jardin, ce qui crée un bel équilibre entre le jardin, la dune et la maison. »

Grâce à la position des ouvertures, i.s.m.architecture souhaitait que l’on prête également attention depuis l’intérieur à la relation entre la maison et la nature. En effet, ces ouvertures permettent de garder un contact visuel permanent non seulement avec le jardin agencé à l’arrière mais également avec la végétation sauvage du terrain avoisinant. Le paysagiste Erik Dhont a exploité cet élément en créant un chemin à travers le jardin, tout autour de la maison.

Le bâtiment lui-même, dans lequel on pénètre par le côté, est donc composé de 2 volumes séparés par un passage intérieur doublé d’un garage. Au rez-de-chaussée, les enfants ont leur espace à eux incluant une salle de séjour, une kitchenette et une salle de bains. On y accède par une porte d’entrée séparée, dans le passage intérieur qui sépare cet espace de vie d’un sas contenant la cage d’ascenseur, les espaces techniques et le hall d’entrée, et aboutissant vers la partie des parents qui présente pratiquement la même structure. Les organigrammes des deux étages suivent également ce concept: par un couloir qui forme un axe longitudinal contre la façade arrière, on longe les chambres à coucher, la salle de bains, la cuisine, la salle à manger et le salon, tous ouverts vers le paysage de dunes au sud du bâtiment. Seule la salle de bains des parents est fermée, mais une coupole juste au-dessus de la douche lui assure un éclairage suffisant. Au rez-de-chaussée, toutes les pièces donnent sur la terrasse à demi enterrée et dissimulée, et à l’étage, elles s’ouvrent toutes vers la grande terrasse plein sud construite au-dessus de l’espace des enfants, qui offre une vue sur le jardin sauvage de côté et la réserve naturelle en face. Ce concept simple et pur, commun aux deux étages, procure à l’ensemble une impression de calme et d’équilibre.

Ce calme et cet équilibre sont renforcés par un usage cohérent et clair des matériaux, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. Wim Van der Vurst: « Un concept ne part pas d’un matériau, il en représente plutôt une conséquence. Nous n’avions pas forcément l’idée de construire une maison en béton, mais ce matériel s’est imposé naturellement après des considérations esthétiques et climatologiques. Nous avons ensuite, il est vrai, poursuivi de façon cohérente cette ligne pour obtenir en fin de compte ce calme et cet équilibre. » Les façades sont exclusivement composées d’éléments de béton préfabriqué et de verre. Un mur de soutien accompagne la dune vers l’étage du haut, en passant par la terrasse des enfants. La construction en auvent est en même temps la structure qui porte la maison, car les poutres de béton qui ont une fonction à la fois structurale et constructionnelle se prolongent à l’intérieur et y restent visibles. Les bâches de nylon blanches qui protègent du soleil côté sud et pendent délicatement depuis les poutres en béton empêchent à la façade de projeter une image trop rigide, lui donnant au contraire l’air d’être en perpétuel mouvement. La façade avant semble donc changer en permanence, selon l’angle que forment les rayons du soleil.

À l’intérieur, les sols des séjours sont en polybéton et ceux des chambres à coucher en panneaux de bois faits sur mesure, formant des parquets de chêne. Les panneaux sont mis en valeur par des jointures grises qui suivent le dessin des ouvertures vitrées et se prolongent jusqu’au carrelage en pierre naturelle de la terrasse. Ce genre de détails contribue à la sensation de calme qui s’empare du visiteur. Toutes les fenêtres sont en aluminium, la façade sud avec de fins profils de Panorame et les autres façades, avec Reynaers. Dans les espaces sanitaires, on travaille avec des sols en quartz blanc. Tous les meubles fixes sont recouverts de feuilles de placage en chêne et apportent une touche de chaleur à l’ensemble, aidés en cela par les tapis Kelim et les enduits d’argile sur les murs et les plafonds. Wim Van der Vurst: « L’argile donne une structure plus douce et un grain sur lequel la lumière s’attarde et se divise en beauté. Ainsi, on n’a jamais une impression de froid, contrairement aux idées reçues au sujet du béton. Nous attachons beaucoup d’importance à la recherche d’équilibre dans la combinaison des matériaux. » Les meubles mobiles en aluminium et plexiglas ont été créés sur mesure par Paul Ibens. L’utilisation d’inox et de verre pour les portes coulissantes, les blocs de cuisine, les armatures d’éclairage et les robinets complètent dans le détail un intérieur qu’i.s.m.architecture conçoit comme un canevas pur et tranquille à exploiter par les habitants. L’éclairage fluorescent sur mesure de Lumco contribue sans aucun doute à créer cette ambiance.

Bien que la maison puisse sembler très grande, ce n’est en fait pas vraiment le cas. La qualité de ce projet, selon i.s.m.architecture, repose principalement sur l’impression d’espace qu’il dégage plutôt que sur le nombre de mètres carrés. La grande terrasse qui donne vers le sud contribue largement à créer cette impression. i.s.m.architecture recherche toujours l’architecture qui réponde au mieux aux questions et souhaits du client et du cadre existant. Koen Pauwels: « La force de ce projet provient aussi bien de son maître d’ouvrage, qui y croyait vraiment, que de la collaboration avec Bataille & iBens. On ne s’est ainsi pas contenté d’appliquer les règles générales d’architecture; au lieu de cela, on a pu constamment observer l’évolution de l’espace, à l’intérieur comme de l’extérieur. Le plan est bien plus qu’un agencement de façades. Les perspectives, la manière dont les pièces s’enchaînent et dont l’extérieur est dévoilé étaient au moins aussi importants et ont contribué, à notre avis, au bel ensemble que l’on aperçoit en arrivant. Nous croyons en une architecture qui permet à l’intérieur et à l’extérieur de se renforcer mutuellement. Au final, cela donne de meilleurs résultats. »

 

Texte: Sam Paret
Photos: Luis Diaz Diaz

 

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