OYO architects

Un antibâtiment en béton pour une expérience maximale

Il n’est jamais évident d’élargir une habitation déjà existante. Soit on cherche une solution unie, soit on recherche un contraste, une dualité qui confère une plus-value à l’ensemble. C’est cette dernière option qu’a retenue OYO pour ce projet. L’antibâtiment en béton tient par lui-même mais recherche un rapprochement avec le bâtiment existant via une passerelle en verre. Suspendu au-dessus du jardin, il offre une magnifique vue sur les environs et surtout énormément de confort de vie pour les habitants.

Dans le bâtiment préexistant, le rez-de-chaussée sert de bureau de poste. Les clients, qui habitent dans les appartements au-dessus du bureau de poste, voulaient une extension qui pourrait servir de façon autonome à une étape ultérieure, avec un grand espace de vie séparé et également sa propre chambre et sa propre salle de bain. Il fallait par conséquent également y prévoir une porte d’entrée séparée. Le client s’est adressé directement à OYO après avoir vu un projet réalisé par ce cabinet dans le même quartier, principalement réalisé en béton avec des finitions en bois.

Soucieux de respecter les souhaits du client, OYO a décidé d’appliquer ici la même méthode pour créer un contraste avec le bâtiment préexistant tout en l’en dissociant via l’intermezzo de verre. On obtient de cette manière deux volumes contrastant l’un avec l’autre. Afin de conserver une certaine légèreté à la nouvelle structure en béton et de renforcer la vue sur la nature environnante, OYO a opté pour une structure flottante. Le caractère fermé côté rue est également interrompu par une entrée en bois dans la façade, dans laquelle est incorporée une porte qui assure un passage séparé à la nouvelle entité pour les habitants. Une autre intervention d’OYO est la mise en place d’un mur de jardin en béton côté rue. Ce mur guide les voitures sur le plan incliné vers le parking et les visiteurs vers l’accès du bâtiment. La passerelle en verre fonctionne donc en tant que chainon entre le vieux et le nouveau tout en constituant un nouvel accès à la partie habitation préexistante. On atteint cette passerelle via un escalier de béton qui inclut une partie extérieure et une partie couverte dans le nouveau volume. Une fois dans le sas en verre – qui pénètre littéralement dans le nouveau volume – on peut aussi bien accéder au bâtiment préexistant via le pont en bois que pénétrer dans le nouveau volume.

L’espace de vie dans le nouveau volume représente, certainement à ce stade, l’espace le plus important. C’est logiquement, et de loin, la plus grande surface et l’espace qui est le plus recherché. On y arrive directement via la passerelle de verre à partir du bâtiment préexistant. On a également installé dans ce grand espace ouvert une petite cuisine et un débarras. Les grandes parties vitrées confèrent toute sa valeur à l’environnement. Une porte coulissante ouvre sur la terrasse où il est si plaisant de se retrouver. En partie suspendue au-dessus du jardin, cette terrasse donne une vue optimale sur la piscine biologique et sur la nature environnante. À partir de cet espace de vie, on prend l’escalier qui descend dans l’espace polyvalent où se trouve la buanderie. Cet espace multifonctionnel peut également servir de chambre ou de salle de jeu. Le nouveau volume est plus étroitement en contact avec le jardin et la piscine biologique que le bâtiment préexistant. C’est pour cette raison que la salle de bain a été installée près de la porte du jardin. Elle sert ainsi en même temps de « chalet de piscine » non loin de la piscine biologique. OYO a contribué au dessin de cette piscine pour s’assurer qu’elle entre bien en relation avec la nouvelle extension.

En ce qui concerne la matérialisation, nous avons un volume entièrement conçu en béton coulé sur place. Ce revêtement en béton a été isolé du côté intérieur et traité avec des plaques de gyproc. Les parties vitrées, tant des fenêtres que de la passerelle, sont encadrés de larges cadres en bois d’afzelia insérés dans le plan du béton. Cela permet d’encastrer le verre lui-même plus profondément, ce qui contribue à l’isolation. Le verre à haut rendement à faible pénétration solaire évite qu’il ne fasse trop chaud à l’intérieur. Les cadres en bois ajoutent une touche chaleureuse à l’ensemble et se combinent bien avec le béton. Une feuille de drain a été intégrée au sol en béton de la terrasse, et la légère balustrade qui l’entoure est composée d’un cadre en acier.

La rampe d’accès était déjà là auparavant, mais OYO y a installé des briques qui cher-chent un lien avec la rue en pavés. À l’aide du mur du jardin, ces dernières guident les visiteurs vers le nouvel accès du bâtiment, sur le même niveau que la nouvelle extension du bâtiment. L’escalier en béton qui y conduit a été réalisé avec des marches flottantes qui dépassent du bâtiment. Dans l’espace de vie, on a opté pour un sol coulé PU noir qui s’étend jusque dans le couloir et dans l’entrée du bâtiment préexistant, ce qui permet d’atténuer la transition entre les deux parties en renforçant le sentiment d’unité. En bas, dans l’espace polyvalent, on trouve à nouveau du béton mais aussi un sol de polybéton lisse. Le processus de construction n’a pas été du tout évident. La paroi externe forme en effet une structure à l’intérieur de laquelle il fallait ensuite insérer l’isolation. Dans un processus normal, cela se passe tout autrement. On obtient de ce fait des interruptions thermiques dans la structure en béton qui demandent beaucoup d’attention. Une pompe à chaleur a été installée pour la nouvelle construction avec des forages en profondeur auxquels ont également été raccordées les installations préexistantes.

Le choix d’une extension contrastante est plus que réussi, d’autant plus que l’on a ainsi respecté le souhait du client qui était de pouvoir conserver le bâtiment en tant qu’entité. La passerelle de verre en tant que chainon subtil permet aux deux volumes de conserver leur propre valeur. OYO aime travailler avec ces matériaux bruts qui permettent de créer une plus-value. On obtient ainsi une expérience optimale, avec une vue splendide sur la nature environnante et une extension qui, par son caractère flottant, ne donne aucune sensation de lourdeur.

Texte: Sam Paret
Photos: Tom Janssens

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