Yves Van Neck

Yves Van Neck

Grand de chez grandiose

 

La maison qu’Yves Van Neck a conceptualisée pour l’un de ses clients à Mol parait de premier abord plutôt fermée. La façade avant est ornée de quelques fenêtres qui permettent un premier coup d’oeil à l’intérieur, mais la maison se garde bien de révéler plus. Le bâtiment est gigantesque, et pourtant, elle émane aussi une certaine légèreté. On n’aurait jamais imaginé qu’une telle masse monotone ait pu être flanquée à cet endroit. On pourrait croire que ces deux volumes clairement différents ont simplement été imbriqués l’un dans l’autre, créant une profondeur entre les différentes parties, ce qui semble changer continuellement le rythme entre les blocs de construction à chaque regard qu’on porte à l’habitation. L’uniformité et la discorde s’unissent d’une façon subtile. Un jeu de volumes qui est souligné par un contraste entre les briques noir foncé, cependant nuancées, combinées au plâtre blanc. Dès que l’on se trouve à l’intérieur, c’est une tout autre histoire. Alors, ce sentiment de claustrophobie que provoque la façade est remplacé par un espace ouvert, vaste, lumineux et calme.

 

Un rayon de lumière, d’espace et de calme

Essentiellement, cette habitation se compose de deux grandes parties, avec le hall d’entrée qui joue un rôle central, l’endroit d’où toutes les pièces, tant celles du rez que celle de l’étage, se déploient. L’accès à cet axe est caché derrière un muret parallèle à la façade avant, de sorte que celle-ci se trouve dissimulée de la rue. Lorsque vous entrez, vous passez sous un pont vitré soit en vous rendant à la cuisine, soit en vous rendant au séjour. À droite se trouve l’escalier qui vous mène à l’étage. « Tous les espaces de cette habitation se traversent », explique Yves Van Neck. « Nous avons consciemment choisi de ne pas travailler avec des portes. Les différentes chambres sont donc liées entre elles, mais peuvent être fermées, le cas échéant, à l’aide de portes coulissantes, subtilement dissimulées dans le mur. Vous avez donc toujours vue sur les autres espaces à chaque endroit de la maison. Même à l’étage, vous avez vue sur la cuisine et le séjour depuis le pont. » La cuisine et la salle à manger forment un espace prolongé. Le blanc prend le dessus et est associé à des accents plus foncés grâce au mobilier. L’habitation est entièrement pourvue d’un parquet de couleur claire. Les bandes du parquet sont étonnamment larges, afin de renforcer encore plus ce sentiment d’espace. Le regard se porte immédiatement sur la table immense, faite sur mesure, et à laquelle près de 20 personnes peuvent s’asseoir. Ensuite, la cuisine offre une vue intégrale sur le jardin. L’intérieur et l’extérieur font définitivement parties l’un de l’autre. Les fenêtres s’étendent du sol jusqu’au plafond, où les profils sont presque invisibles. « Nous voulions tout d’abord créer une habitation très ouverte, où la lumière pouvait entrer de partout. L’aménagement des espaces les uns par rapport aux autres a été une première donnée à prendre en compte, l’orientation et l’utilisation multiple du verre en est une autre. » Dans le séjour en soi, vous avez un premier coin lecture avec le bureau adjacent du propriétaire. Comme partout dans cette maison, tout a été conçu sur mesure en collaboration avec un architecte d’intérieur. Une table gris souris s’étend devant une armoire faite sur mesure, dans laquelle un feu ouvert a été intégré et où il y a également de la place pour une télévision. Une fois cette pièce traversée, vous arrivez dans l’espace de travail du propriétaire. C’est à peu près le seul espace en contact direct avec la rue. À l’étage se trouve à la droite de l’axe central la chambre parentale, avec dressing et salle de bain. À gauche se trouve la chambre d’enfant et d’ami. Chaque chambre fait partie d’un triptyque: un coin pour dormir, une salle de bain et un coin pour travailler.

 

Efficacité énergétique et bien-être

À l’arrière, les toits en saillie et les sections courantes de l’habitation et du jardin s’alignent sans transition. En outre, l’empiècement du sol intérieur est maintenu à l’extérieur, ce qui souligne encore plus l’effet intérieur-extérieur. « La demande du propriétaire était une habitation très vaste dans un cadre vert avec piscine, » explique l’architecte. « Lors de la préconception, notre attention se portait principalement sur l’organisation fonctionnelle des espaces et de leur agencement. Ensuite, on se concentrait aussi beaucoup sur les échanges avec le jardin. Vu la taille de la parcelle, il était plus que logique que l’habitation soit entièrement dirigée vers l’environnement extérieur. Pour la réalisation en soi, nous avons par ailleurs collaboré avec un architecte-paysagiste, très bon ami du client. » La cabane de jardin est un espace dédié au bien-être. Le jacuzzi est intégré dans le sol et avait déjà été placé dans l’ouverture avec une grue pendant la phase du gros œuvre. Puis s’y trouvent aussi un hammam, un sauna, une douche et une toilette. Tous ces espaces sont approvisionnés en faisant usage d’une manière créative des dernières techniques quant à la durabilité : « L’un des points de départ était de construire une habitation neutre du point de vue de l’énergie. Et nous y sommes parvenus. Mis à part une bonne couche d’isolation, nous avons évidemment aussi porté notre attention sur les techniques. Tant dans l’habitation que dans la cabane de jardin, un chauffage de sol et une ventilation sont installés. Pour la cabane, nous avons également choisi le séchage par l’air. En outre, il y a aussi des panneaux solaires et trois pompes à chaleur : l’une sur base des sondages de la maison même et de ceux de la piscine, et une pompe à chaleur-air pour l’eau sanitaire. Toute l’habitation, depuis les espaces de vie aux espaces de détente, est autosuffisante en termes d’énergie.

 

Tourné vers l’avenir

Depuis le départ, nous devions tenir compte de nombreuses choses. Le mot d’ordre était qu’il fallait être tourné vers l’avenir, tant de la part de l’architecte que du client. Yves Van Neck: « En voulant garder des formes et des lignes si pures, comme c’est le cas ici, on bute régulièrement contre des problèmes techniques. Nous avons donc, dès le début, essayé de les éviter ou d’y pallier. Prenons par exemple le brise-soleil à hauteur des fenêtres de la terrasse, qui était déjà intégré aux poutres en béton de la corniche. Ce n’était pas évident. Alors que la travée augmentait, les colonnes devaient rester élégantes. En fait, toutes les mesures nécessaires avaient été prises à l’avance, afin que les finitions nous apportent aussi peu de surprises que possible. »

 

Texte: Bart De Maesschalck
Photos: Nick Cannaerts

 

Yves Van Neck
Nonnenstraat 12 – 2800 Mechelen
t. 0478 97 85 84
y.vanneck@skynet.be