gosseye + verbeke

Le budget est de plus en plus un facteur déterminant dans les projets résidentiels. Et la créativité des architectes est ainsi mise à rude épreuve. Il n’en a pas été autrement avec ce projet de gosseye + verbeke. Afin de pouvoir continuer à répondre au souhait d’une finition raffinée et de qualité, ce bureau d’architectes a dépouillé le design de tous les extra coûteux comme les grandes saillies. Résultat: un bâtiment épuré qui, grâce à un patio intérieur, offre malgré tout une expérience de haut niveau.

Un projet n’est jamais simple, mais lorsque le budget est limité, la tâche devient encore plus complexe. Et quand le client est un ami, la mission reçoit encore une dimension supplémentaire… Dieter Verbeke: « Comme pour tout client, vous essayez de respecter le budget octroyé. Mais malgré cette limitation, les commanditaires aiment la belle architecture et la jolie finition. L’architecte doit dans ce cas redoubler de créativité. Il a ainsi été rapidement clair pour nous que les propositions coûteuses comme les auvents et saillies seraient à écarter. Et que nous devrions nous tourner vers une architecture simplifiée, associée à un plan bien pensé où pas un seul mètre carré ne serait perdu. »

Même la parcelle – un rectangle de 240 mètres carrés avec une zone rectangulaire constructible de 200 mètres carrés maximum – exigeait une configuration simple. Le cadre est dépouillé, avec quelques arbres disséminés tout autour. Seul un chemin pédestre à certains moments très fréquenté traversant la forêt imposait une certaine orientation, essentiellement pour des raisons d’intimité. Steven Gosseye: « C’est ainsi qu’est née l’idée du patio intérieur. Nous voulions en effet exploiter les 40 mètres carrés disponibles. C’est pour cette raison que nous avons rejeté l’option évidente de travailler avec une façade avant fermée et une façade arrière ouverte. Le patio nous a donné la liberté d’apporter de la lumière dans des pièces telles que le bureau à l’avant. Et grâce à l’ouverture du sentier, les vues diagonales sur les environs sont conservées. »

Une fois que gosseye + verbeke ont eu l’idée du patio intérieur, le reste a suivi très vite. Ainsi, la ligne du sentier se prolonge jusqu’à l’arrière, pour créer une croix dans le plan. L’axe principal va de la porte d’entrée au jardin arrière, puis vous avez l’axe transversal qui dessert les chambres. Toutes les fonctions ont été reliées à ces axes, invitant autant que possible l’environnement boisé à l’intérieur. Par conséquent, les axes ne butent jamais sur un mur, mais donnent toujours sur une fenêtre. En outre, toutes les chambres qui y sont reliées sont dotées de baies vitrées offrant une vue encadrée sur la nature.

Une habitation en rez-de-chaussée nécessite une approche légèrement différente et le défi de ce programme a été relevé. À l’avant de la maison, avec vue sur le patio, se trouvent le bureau et le vestiaire d’une part et le débarras et les toilettes pour les hôtes d’autre part. Une fois cette étape franchie, vous entrez dans la salle de séjour avec le coin salon et la cuisine ouverte et jouissez donc de toutes les vues transversales. Les chambres et salles de bain sont situées sur l’axe transversal dans la troisième et dernière séquence. Ces pièces profitent aussi pleinement de l’environnement, y compris la salle de douche, qui, dotée d’une grande fenêtre, vous donnera presque l’illusion de prendre une douche en plein air.

Afin de créer un certain contraste avec l’environnement boisé tout en conservant un aspect naturel, gosseye + verbeke a opté pour le béton brut. Ce matériau peut contraster avec la nature organique, mais le coffrage en planches est un clin d’œil aux hêtres et aux tilleuls de la forêt. Étant donné la faible probabilité d’inondation qui caractérise cette zone, l’habitation repose sur un socle minimaliste de 45 centimètres, accentué sur le plan architectural par un joint d’ombre sur tout le pourtour.

Que la même combinaison devait être appliquée à l’intérieur coulait de source… Placage sombre pour la cuisine et finition du sol en ciment à la chaux. L’utilisation de matériaux naturels permet de casser le caractère brut et d’apporter de la chaleur et du charme. C’est le cas, par exemple, de la pierre naturelle Beige dei Medici avec laquelle l’îlot de cuisine est fini. L’architecture simple et épurée sans extra coûteux a permis d’opter pour ce travertin plus cher à l’intérieur. La table à manger sur mesure a été réalisée dans le même placage que celui du mur d’armoires de cuisine. En outre, à l’intérieur, de nombreuses portes pivotantes permettent au maître d’ouvrage de fermer certains espaces s’il le souhaite. Lorsque toutes les portes sont ouvertes, l’on obtient une vue traversante de bout en bout.

La Villa BA est une perle de simplicité et de robustesse, pour une vie dans la forêt encore plus agréable. « Ce projet pourtant peu évident au départ, mais certainement pas en raison du budget limité a été l’un des plus faciles que nous ayons mené à bien, malgré les défis à relever en matière de conception. Le plan qui avait été établi au départ a été mis en œuvre à la lettre, exception faite d’une bibliothèque dans le salon. C’est toujours agréable pour un architecte, car cela signifie que vous avez réalisé du bon boulot. Bien qu’il soit toujours possible de compliquer inutilement les choses sans apporter de valeur ajoutée, nous aimons également les architectures aux lignes épurées et claires. La force de ce projet réside précisément dans sa sobriété. Et, naturellement, dans l’intégration du patio intérieur qui a permis de résoudre intégralement les problèmes potentiels et qui offre une charmante expérience intime en établissant le dialogue entre le béton brut et la nature. Selon nous, un environnement inspirant pour travailler. »

Texte: Sam Paret
Photos: Piet-Albert Goethals

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