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Lorsque l’étude historique s’avère bénéfique

 

Dans une société où tout doit être plus rapide et où l’objectif est de maximiser le profit, les architectes doivent également se battre pour mener des études sérieuses et réaliser une architecture de qualité. Pourtant, dmvA réalise toujours une étude historique du site. Tout d’abord parce que le passé est une source d’inspiration. Mais parfois, cette approche se révèle bénéfique pour toutes les parties. Comme ici, puisqu’elle a permis de réaliser un volume et deux appartements supplémentaires au milieu du centre historique de Malines.

 

Depuis plusieurs décennies, un site abandonné dans le centre historique de Malines offrait une vue insupportable pour les habitants. Pendant toutes ces années, les différents propriétaires et promoteurs du terrain n’avaient pas réussi à concrétiser un développement viable sur ce site. La Sint-Katelijnestraat est l’une des principales voies d’accès au centre-ville. Un projet d’aménagement urbain à petite échelle à cet endroit aurait donc été extrêmement bienvenu. L’architecte Tom Verschueren de dmvA, qui y travaille et passait souvent devant ce triste tableau, l’avait évidemment remarqué lui aussi. Avec son associé David, il avait déjà commencé à faire des croquis lorsque la demande du nouveau propriétaire leur est parvenue. « Le voisin avait réussi à acquérir le site et savait que nous avions déjà travaillé sur le dossier de manière informelle. Il me demandait une solution concrète pour ce projet difficile qui avait défiguré la ville pendant des années. Pas une mince affaire étant donné le contexte historique, la petite échelle, la forme capricieuse et la situation le long d’un cours d’eau en arc de cercle de la parcelle. Construire entre deux bâtiments n’est déjà pas une sinécure, surtout quand l’un d’eux est un monument protégé qui a urgemment besoin d’être restauré. Mais en plus, une ancienne structure d’étançonnage entre les bâtiments permettait de les maintenir droits.

La tâche était donc loin d’être évidente. Mais nous ne reculons devant aucun défi. Comme c’est souvent le cas dans un contexte historique, le passé d’un lieu est notre plus grande source d’inspiration et le point de départ d’un nouveau développement. »

 

L’étude archéologique des bâtiments menée par dmvA a montré que la rue Sainte-Catherine comptait de nombreux bâtiments historiques dont la typologie était souvent une profonde maison de rangée du 17esiècle étant elle-même une sorte d’extension de la typologie d’une habitation médiévale. « Pour notre concept « In de Stad », nous sommes partis de cette typologie et avons créé un ensemble de trois maisons profondes que nous avons reliées. Deux maisons de rangée du côté de la rue et une troisième maison à l’arrière. La conception côté rue est une interprétation modeste et abstraite des deux maisons historiques à pignons en escalier qui se trouvent en vis-à-vis. Le bénéfice de l’étude historique pour notre projet se situait essentiellement dans le volume à l’arrière, car il n’est généralement pas permis de construire derrière un bâtiment classé. Cependant, nos études ont démontré qu’il y avait autrefois des constructions à cet endroit. Sous le règne de Marie d’Autriche, au 16e siècle, Malines était une ville prospère avec de nombreux cours d’eau. Certains d’entre eux ont été rouverts, comme le Melaan. À l’origine, un ruisseau passait également à l’arrière de ce terrain et il y avait un embarcadère sur le site, derrière le monument existant. À défaut de recherches historiques, nous n’aurions pas pu faire la lumière sur ces détails et nous n’aurions jamais été autorisés à construire à cet endroit. »

 

Résultat : dmvA est parvenu à créer six unités résidentielles individuelles de qualité sur une surface de construction relativement petite. Des habitations inspirées du passé, mais avec une touche contemporaine. Pour les ouvertures de fenêtres et les terrasses intégrées, le langage des formes ne repose que sur des carrés. L’ensemble des trois volumes abrite six appartements QNE conçus pour une vie agréable au cœur de la ville. Les appartements sont tous différents et permettent donc aux habitants de s’y identifier.

 

« Nous avons conçu une allée reliant la zone intérieure à la rue. Il s’agit là aussi d’un usage médiéval. L’accès aux différents appartements se fait par cette allée. Derrière cette l’allée, sur la cour intérieure, se trouve également l’abri à vélos couvert, qui peut être utilisé de manière multifonctionnelle comme une sorte de galerie encourageant les contacts entre les habitants. La qualité des appartements se reflète dans ces espaces extérieurs de qualité qui ne portent pas préjudice à l’intimité de chacun. Les terrasses intérieures sont en fait de véritables pièces en plein air grâce auxquelles intérieur et extérieur se fondent harmonieusement et laissent entrer une lumière naturelle abondante dans les appartements. Nous avons également misé sur des espaces (extérieurs) à double hauteur et sur des vues panoramiques. L’appartement situé sous le toit offre une vue magnifique sur la Sint-Romboutstoren, tandis qu’au rez-de-chaussée, côté rue, se trouve un appartement parfaitement adapté au concept d’habitat pour la vie et en contact étroit avec la rue. Il y a également un bel appartement en duplex. Chaque appartement est donc différent. Nous pensons que c’est important. »

 

L’archétype choisi par DmvA est un bâtiment crépi de blanc. La motivation est d’une part historique, car de nombreux bâtiments du 19e siècle étaient blanchis à la chaux ou revêtus de plâtre. D’autre part, elle se justifie par des raisons durables et économiques. C’est la forme la plus durable et la moins chère d’isoler une maison, et dans le contexte de la surchauffe en ville, le blanc est la couleur qui réfléchit le mieux. « D’où la combinaison avec le zinc blanc en guise de toiture. L’ensemble garantit que près de 45 % de la chaleur est réfléchie. J’ai récemment eu l’honneur de donner une conférence à Stuttgart sur ce système « cool-roof ». Lors de tels développements, il faut tenir compte de la réalité économique, mais même dans ce contexte, nous tentons de réunir différents paramètres pour parvenir à une solution architecturale aussi favorable qu’esthétique. La matérialisation a donc été déterminée en fonction de motivations historiques et économiques mais aussi liée à la durabilité.

 

« Apartments in de Stad » trahit assurément l’ADN de dmvA. « En fait, nous essayons toujours de parvenir à un résultat progressiste, presque avant-gardiste, mais tenons toujours compte du passé du lieu. C’est la pierre angulaire de notre travail. Nous tentons de ne pas copier l’ancien, mais de créer quelque chose d’innovant et de contemporain en lien avec l’histoire. En l’occurrence, je pense que nous avons réussi à fondre ce projet d’intégration durable, intemporel et à petite échelle dans le tissu urbain historique. Projet qui démontre également que l’étude historique ne doit pas être perçue uniquement comme un élément négatif et chronophage, mais comme un outil et un contexte intéressants pour la conception d’un projet. En ce qui nous concerne, plus il y a de paramètres et de lignes directrices, plus nous aimons. Outre la possibilité qui nous est ainsi donnée de produire une architecture adaptée au contexte, cela débouche parfois aussi sur des avantages pour toutes les parties. En embrassant l’histoire, nous avons pu présenter aux services d’urbanisme une proposition intéressante et finalement étendre la surface construite au sol. Même dans le segment de l’architecture de développement, ce beau projet n’a pas à rougir. Le tissu urbain n’est désormais plus défiguré. »

 

 

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